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La guerre de Libye a duré plus de dix mois au cours desquels toutes les administrations ont été détruites et particulièrement l’administration judiciaire : les locaux qui abritaient jadis les tribunaux sont en ruines ; les magistrats dont les plus gradés ont servi le régime du guide pendant quarante ans sont tous en exil ; le barreau n’existe que de nom parce que les avocats ont fui la guerre pour chercher des clients à l’extérieur.
C’est dans ces conditions marquées par une absence notoire de justice que la Cour pénale internationale (CPI) avait lancé au début de la répression contre les populations civiles, des mandats d’arrêts internationaux contre certaines autorités libyennes parmi lesquels Saif-al-islam, le fils de Kadhafi. Cette décision de la juridiction internationale avait été saluée en son temps par l’Union européenne, le Canada, les États-Unis et les rebelles libyens regroupés au sein d’un Conseil national de transition (CNT).
Dix mois après, le constat est que le guide libyen a été atrocement tué par les rebelles dans des conditions troubles qui ont émues tous les fils du continent africain mais qui ont paradoxalement enchanté les chefs d’Etats des pays occidentaux, à la grande indifférence des juges de la Cour pénale internationale. Le fils de Kadhafi vient d’être arrêté et, le procureur de la CPI parti à Tripoli dans le but de négocier les conditions de transfert du prisonnier à la Haye a essuyé le refus catégorique des nouvelles autorités libyennes qui ne sont autres que celles qui avaient applaudi l’émission du mandat d’arrêt quelques mois plus tôt.