MANAMA, Bahreïn - Le royaume de Bahreïn a été le théâtre ce mardi, d'un déploiement sans précédent des forces de sécurité alors que la majorité de cette population soulignait le premier anniversaire de son soulèvement contre la monarchie du petit État insulaire du golfe Persique.
Les autorités ont envoyé des troupes et des véhicules blindés en renfort dans les villages les plus importants situés autour de la capitale, Manama, afin d'empêcher les gens de se réunir et de répondre à l'appel du principal parti d'opposition, Al-Wefaq.
Le pays, qui accueille la 5e flotte de la marine américaine, a été la nation du golfe Persique le plus durement touchée par la vague de soulèvements populaires du printemps arabe. Les chiites, qui forment environ 70 pour cent des 525 000 habitants du royaume, estiment faire l'objet de discrimination et être tenus à l'écart du pouvoir par la minorité sunnite.
En Fév 2011 la répression a été d'une sauvagerie sans égale et pour la commémoration de ce massacre que les médias Arabes dont Al-Jazzira n'en souhaitent informer le monde, ce mardi 14 Fév 2012, les manifestants dans une ambiance pacifique de carnaval, au son de "Ni chiite, ni sunnite, juste bahreïnien", exigeant des élections libres et la fin des discriminations, ont été réprimés dans le sang.
L’Arabie Saoudite à tellement peur de la Démocratie qu'elle sème la répression et la mort au Bahreïn comme ailleurs dans le monde arabo-musulman.
L'archipel est quadrillé, les forces saoudiennes sont partout, la situation complètement bloquée en contradiction avec les déclarations officielles du gouvernement, qui assure aux investisseurs que le pays continue à fonctionner. Peine perdue, la bourgeoisie sunnite a déjà commencé le transfert de ses capitaux à Dubai, et le prochain Grand Prix de Formule 1 de Bahreïn, déjà annulé en mars dernier, est plus que menacé.
Derrière cette gestion catastrophique et barbare de la crise, se cache une lutte fratricide pour maintenir ses monarchies absolues au pouvoir dans le Golfe, avec la collaboration et le silence de l'occident : La même politique qu'en Afrique ; vaut mieux faire affaire à un dictateur et sa bande de corrompues que tout un système démocratique, de séparation des pouvoirs avec des poids et contrepoids (checks and balances).
Conscient de l'impasse politique que traverse le pays, le roi Hamad, au pouvoir depuis dix ans au Bahreïn, tente de multiplier les concessions vis-à-vis de l'opposition. En vain, tous ses efforts sont sabotés par son oncle, le Premier ministre Cheikh Khalifa, véritable chef de l'État depuis près de 50 ans et qui en contrôle l'appareil sécuritaire. Il faut dire qu'il bénéficie d'un allié de poids, en la personne du roi Abdallah d'Arabie saoudite.
Abou Amin
http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/342714/un-an-de-contestation-bahrein-la-police-reprime-des-manifestants
Video :
http://youtu.be/5NixJ-qSPZw
http://youtu.be/gkVTK7VquZ0
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