Le désir de souveraineté politique, économique, monétaire et financière incarné par Laurent GBAGBO et devant être mise en œuvre par le gouvernement AKE NGBO était donc jugé criminel pour les françafricains. La guerre contre la Côte d’ivoire avait pour but de mettre fin à ce désir et à dépouiller la Côte d’Ivoire de son moyen de résistance : sa souveraineté politique. L’expropriation de l’armée régulière au profit de « tirailleurs françafricains » par la France et l’ONUCI, la destruction des archives de l’Etat et de l’université pour faire oublier les années d’indépendance et réécrire une autre histoire et éditer d’autres documents, le mépris des prescriptions constitutionnelles, ont pour objectif la restauration de la françafrique et la fin de cette souveraineté. Il ne faut donc pas chercher loin, le vrai « crime » économique dont on accuse le Président GBAGBO et son gouvernement est donc le désir de mettre fin à 50 ans de biens mal acquis.
Tant que le système françafricain restera en l'état, la reconstitution de la dette sera pour "bientôt", car dans les conditions actuelles, l’épargne est impossible à constituer et la mendicité financière est l’unique solution. Or une croissance dont les facteurs sont essentiellement étrangers n’engendre des revenus que pour l’extérieur. Dans ce cas, la lutte contre la pauvreté se transformera en guerre contre les pauvres pour leur arracher la vie, la parole et la terre, seuls biens restants.
A la lumière de l’expérience ivoirienne, il apparaît clairement que l’aide coûte toujours plus cher que sa valeur monétaire. La quête de l’indépendance économique, financière et monétaire est criminalisée. Or, l’Afrique n’a pas besoin d’aide mais plutôt de justice économique et, surtout, d’indépendance économique, financière et monétaire.
La question que nous sommes en droit de nous poser aujourd'hui, est de savoir s'il n'y a pas d'autres formes de partenariat avec la France qui puisse permettre une sortie de crise mutuelle puisqu’un seul pauvre en Afrique ou ailleurs est une opportunité de croissance en moins donc un emploi en moins en occident. La pauvreté de l’Afrique restreint donc la consommation et a un impact certain sur la croissance de l’occident.Si le déficit de cadres dans les années 60 a justifié la dépendance économique, financière et monétaire formalisée par les accords qui fondent la françafrique, ces accords sont devenus une chaîne avec l’excès de cadres. L’étape actuelle et future de l’histoire de l’Afrique exige leur annulation pure et simple pour libérer l’énergie créatrice du continent afin de stimuler la croissance mondiale et cela sans difficulté si, comme le pensait HOUPHOUET-BOIGNY « La France n’a aucun intérêt à nous laisser dans les bras de la misère et de la pauvreté ». La minorité franco-africaine, regroupée en partie au sein du CAC 40, bénéficiaire de la Françafrique a donc choisi la guerre pour s’imposer à la majorité et sans résultat effectif pour cette majorité qui souffre encore du chômage et de la dette malgré les multiples guerres de pillage en Afrique et ailleurs.
Telle est la face économique hideuse de la guerre contre la Côte d’Ivoire et partant de la guerre de la minorité multinationale contre le reste du monde.
Œuvrons ensemble pour construire l’unité par la réconciliation inclusive et bâtir un espace de liberté, de sécurité et de justice consensuelles où la force des idées guide le choix du peuple et non la force des armes pour réaliser l’idéal promis à l’humanité : « tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en dignité et en droit » (art. 1 de la déclaration universelle des droits de l’homme).
Lire ce brillant exercice de réflexion sur : le BLOG de Alain DOH BI
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