Quelle image peut-être pire que celle d'un enfant qui souffre. En Guyane française, ils sont des dizaines à naître avec des déformations congénitales irréversibles dû à une trop forte exposition au méthylmercure présent dans les fleuves qui subissent l'orpaillage à outrance des grandes multinationales françaises spécialisées, les chercheurs d'or au nombre de 10.000 pour 1.000 Amérindiens Wayana et les affrontements continuels.
Aujourd'hui se déroule en Guyane française, comme le précise Philippe Aquila, rédacteur en chef de la revue Oka.Mag : une "catastrophe écologique, sanitaire et surtout humaine, au nez et à la barbe de tous !"
Il y avait 30 peuples amérindiens différents en Guyane à l’arrivée des colons en 1604, soit 60000 personnes ; il en reste entre 6000 et 10000 aujourd’hui, mais il est illégal de les nommer : la France prétend être « une et indivisible » et selon ce principe inscrit dans la constitution , il serait « discriminatoire » de reconnaître les ethnies amérindiennes originaires de Guyane. La France est le seul Etat moderne, à ne pas reconnaître dans sa constitution l’existence de peuples autochtones. Elle n’a pas ratifié la Convention 169 del’ OIT , le seul texte de l’ONU qui reconnaît des droits , notamment fonciers , aux « peuples indigènes et tribaux » . Pour la France , toute la forêt guyanaise, 96% du territoire, est « res nullius », terre vide , nulle, disponible à la colonisation , « vacant et sans maître » disent les textes officiels.
De façon presqu'unanime, les Amérindiens sont opposés à l'orpaillage, qu'il soit légal ou illégal. Depuis une quinzaine d'années l'orpaillage a envahi le quotidien des populations autochtones, souillant les cours d'eau, réduisant les moyens de subsistance, empoisonnant les enfants au mercure, facilitant le développement du paludisme, facilitant l'introduction de drogues, délabrant le relationnel en instaurant la passion du lucre et la méfiance. En laissant faire l'orpaillage clandestin, mais aussi par sa grande complaisance à l'égard des opérateurs miniers, la France a perdu tout crédit", affirme Brigitte Wyngaarde, responsable de l'association Villages de Guyane.
L'empoisonnement de ces populations amérindiennes de génération en génération par leurs seuls moyens de subsistance dont la pêche et la chasse, confirme les craintes des plus éminents spécialistes mondiaux du mercure qui ont alertés sur l'évolution locale vers le syndrome de Minamata qui sera atteint dans 2 ou 3 générations au rythme actuel. La neurotoxicité du méthylmercure a de graves conséquences sur la santé des personnes exposées et plus particulièrement des jeunes enfants. Ils peuvent souffrir de lésions importantes, entre autres de retards de développement, d'altérations du champ visuel, de troubles du comportement. Le méthylmercure est foetotoxique, c'est-à-dire que le mercure de la mère traverse le placenta et peut-être également véhiculée par le lait maternel. Ce qui explique, aujourd'hui, le nombre anormal de malformations néonatales et de grossesses non abouties dans les villages les plus touchés par l'orpaillage.
Il est urgent que cesse la complicité du gouvernement français dans le génocide physique en cours, par le biais du mercure que les chercheurs d’or illégaux déversent , en toute impunité , dans les rivières indiennes.
Vous pouvez télécharger une lettre de protestation à la Direction Régionale de l’Environnement de Guyane : Format word : 97 ko ou format --- RTF : 22 ko, adresse : www.solidarité-guyane.org
Pour en savoir plus, les adresses ci-dessous :
http://www.pyepimanla.com/pye3/tribune/Quand_la_France_est_montree_du_doigt-170406_004.html
http://yonne.lautre.net/spip.php?article142
http://www.csia-nitassinan.org/calendrier.htm
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