" L'Afrique a besoin d'un nouveau type de citoyen, dévoué, modeste, et bien informé qui renonce à lui pour servir l'Afrique et l'humanité, un homme dont la force soit l'humanité, et sa grandeur l'intégrité" -- Kwame N'krumah.
Cette citation du premier président Ghanéen nous montre qu'avant de poser la question du modèle de gestion de la chose publique que ce soit en Afrique ou n'importe où dans le monde, il y a tout d'abord la nécessité de définir quel type d'homme doit l'incarner. Ce problème ne date pas d’aujourd’hui, mais se pose depuis toujours, et en Afrique depuis au moins 50 ans. Dans la leçon n° 47, nous avions évoqué des conditions pour qu'on parle et espère l'avènement d'une probable renaissance africaine. Aujourd'hui, nous allons parler des faiblesses des modèles que l'Afrique a naïvement copiés et surtout montrer pourquoi de toutes les façons, là où l'original n'a pas marché, ce n'est certainement pas en Afrique que la copie fera des miracles. Nous allons voir ensuite à travers la crise centrafricaine, comment l'Afrique est flouée par ceux-là mêmes qui organisent des conférences pour soi-disant assurer sa sécurité. Et pour finir, nous verrons la fin tragique prochaine de l’’auto-proclamée plus grande démocratie du monde’ à commencer par sa monnaie, que son plus grand soutien la Chine, a tout simplement décidé de laisser couler.
A- UN MINI-SOMMET LE 7/12/2013 A PARIS POUR LA SECURITE EN CENTRAFRIQUE
L'UE a fait 26 sommets en 2 ans sur la crise économique en Europe sans jamais réussir à résoudre le moindre problème que ce soit en Grèce, au Portugal ou en Espagne. Ce ne sera pas un mini-sommet sur la sécurité en Afrique ou sur la Centrafrique qui fera des miracles.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2012, le président français Hollande fait tout pour être au centre de l'attention de l'Afrique. Ce qu'il ne sait pas, c'est qu'avec le Sommet annuel de Pékin et d'Addis-Abeba, entre l'Union Africaine et la Chine, l’Empire du Milieu a déjà monté les enchères. Et désormais, si un pays n'a pas d'argent avant d'inviter les Africains pour de l'enfumage, tout ce qu'il pourra dire, sera sans objet et nul et non avenu.
Donc, je ne m'inquiète pas de l'inutilité de ce sommet, parce qu'il accouchera d'une toute petite souris : la déclaration finale de bonnes intentions, pas plus.
Après quoi, chacun rentrera chez lui comme il est venu, et restera à l'état où on l'avait laissé avant le sommet. Il ne faut jamais oublier qu'en Côte-d'Ivoire, la France avait un accord de défense militaire avec le pays qu'elle n'a pas appliqué lors de la rébellion de 2000 et qu'elle a plutôt activement financé. Et si tout ce bruit ne servait qu'à préparer la carrière africaine du président français après son mandat à la tête de l'état français ? Avant de voir comment et pourquoi, avec l'exemple de l'ancien premier ministre Britannique et son fameux plan pour l'Afrique, examinons dans les détails pourquoi la seule idée d'aller à Paris parler de la sécurité en Afrique ou tout simplement en Centrafrique n'est que de l'enfumage et rien de plus.
B- LE CRIME D'AGRESSION
C'est à travers le fameux "Statut de Rome" qu'a été adopté la tant décriée "Cour Pénale Internationale" (CPI), le 17 juillet 1998, à Rome en Italie. Ce qui nous intéresse aujourd'hui pour notre analyse, est l'article 8bis de ce Statut qui ne figurait même pas dans l'original de 1998, mais a été ajouté 12 ans plus tard, c'est-à-dire en 2010. Il stipule ceci :
« Aux fins du présent Statut, le « crime d’agression » signifie la planification, la préparation, le lancement ou l’exécution par une personne effectivement en mesure d’exercer un contrôle ou de diriger l’action politique ou militaire d’un État, d’un acte d’agression qui, par sa nature, sa gravité et son ampleur, constitue une violation manifeste de la Charte des Nations Unies. »
Nous allons voir à travers 2 exemples précis que ce sont ces mêmes pays européens qui sont à l'origine de la création de la Cour Pénale Internationale (CPI) qui violent tous les jours les règles fixées par eux-mêmes.
C- L'AGRESSION AVORTEE DE LA GRANDE BRETAGNE CONTRE LE ZIMBABWE
Il y a moins d'une semaine, le 28/11/2013, à la une du quotidien britannique "The Telegraph", il y a eu un article passé presque inaperçu, mais qui disait long sur la dangerosité que certains dirigeants européens véreux représentent pour l'Afrique. Voici le titre :
"Tony Blair’s Government asked South Africa to help Britain invade Zimbabwe and topple Robert Mugabe by force"
Le quotidien reprenait les propos de l'ancien président Sud-Africain Tabo Mbeki de 1999 à 2008, à qui le Gouvernement du Travailliste Tony Blair avait tout simplement demandé l'aide de l'Afrique du Sud pour envahir le Zimbabwe et assassiner son président Robert Mugabe, lorsqu'en l'an 2000, 20 ans après l'indépendance du pays et après 20 ans de silence de la Grand Bretagne sur sa promesse d'indemniser ses fermiers pour restituer les terres à leurs propriétaires originaux, le président Mugabe avait tout simplement décidé d'exproprier les fermiers britanniques sans attendre les promesses manquées de Londres et de les restituer aux paysans zimbabwéens qui en avaient été sauvagement chassés durant l'apartheid. A ce sujet, voici ce que déclare plus précisément l'ex-président sud-africain Tabo Mbeki, et par là on commence aussi à comprendre les vrais contours de son écartement du pouvoir et son remplacement par un Zuma qui ne comprenait que la moitié des enjeux :
“The problem was, we were speaking from different positions, there were other people (Tony Blair) saying ‘yes indeed there are political problems, economic problems, the best way to solve them is regime change. So Mugabe must go’. This was the difference. So they said ‘Mugabe must go’. But we (Tabo Mbeki) said ‘Mugabe is part of the solution to this problem’.”
En d'autres termes, Monsieur Mbeki explique comment il a résisté à la pression que lui mettait Tony Blair, pour les aider à renverser le président Mugabe. On lui expliquait qu'au Zimbabwe, il y avait trop de problèmes sous Mugabe: politiques, économiques et que la meilleure manière de les résoudre était de faire partir son président par la force. Et Monsieur Mbeki de répondre à Monsieur Blair plus ou moins ceci : « Oui il y a tous ces problèmes que vous citez, mais vous oubliez que Monsieur Mugabe est une partie de la solution du problème et non l'inverse».
Pour confirmer ces propos, c'est en 2012 que Tony Blair a reconnu dans ses mémoires qu'il avait élaboré un plan pour aller tuer Mugabe et que c'est parce qu'il avait eu peur de la Chine qu'il avait mis fin à ce dessein, notamment à cause de très nombreux investissements chinois dans le pays, comme la plus grande raffinerie au monde de platine qui a couté 10 milliards de dollars, faisant du Zimbabwe le premier exportateur de platine déjà traité au monde et une croissance à 2 chiffres malgré l'embargo de l'Union Européenne.
D- LA COMPLICITE D'AGRESSION DE LA FRANCE CONTRE LA CENTRAFRIQUE
Par son comportement dans le processus qui a porté aujourd'hui au drame centrafricain, la France peut être accusée de "complicité de crime d'agression".
En Centrafrique, lors de l'avancée des rebelles de la Seleka (dont le quartier général, au moment des faits, se trouvait à Paris), lorsque le président centrafricain Bozizé a demandé à la France l'application des accords de défense, le président Hollande lui a répondu par un communiqué officiel de l’Élysée ceci : L’ARMÉE FRANÇAISE EST EN CENTRAFRIQUE POUR SOUTENIR LES POPULATIONS ET NON LES RÉGIMES.
Comme je ne peux pas mettre en doute le fait qu'à l'ENA où a étudié le président français, on ne lui a pas enseigné que les régimes politiques sont là pour représenter les peuples qu'ils administrent et que nulle part au monde, il n'existe d'accord direct entre les peuples, mais indirectement à travers leurs dirigeants et les régimes politiques qu'ils incarnent, je suis en droit de déduire que ce communiqué de l'Elysée n'était que de la fumée aux yeux pour favoriser l'agression du pays par des rebelles amis de la France en ce moment là. Parce qu'il ne peut exister une relation directe entre le peuple français et le peuple centrafricain, mais dans le modèle dit de "démocratie représentative", il existait des accords entre les représentants du peuple français et les représentants du peuple centrafricain. A ce titre, le président Bozizé était le représentant du peuple centrafricain, qui avait tout simplement demandé au représentant du peuple français d'appliquer les accords de défense commune qui les liaient depuis 50 ans, et en vertu de quoi, l'armée française stationnait sur le territoire centrafricain. Avoir unilatéralement omis d'appliquer cet accord de défense est la preuve de la complicité française dans la crise que la République centrafricaine vit aujourd'hui et pour laquelle la même France se présentera cette semaine aux Nations Unies en sauveuse.
Et donc affirmer que la France soutient le peuple centrafricain et non ses représentants mériterait un gros ZÉRO en devoir de "Sociologie Politique" en toute première année de n'importe quelle faculté ou école de Sciences Politiques.
Lorsqu'en plus c'est la même France qui se fait protagoniste jusqu'aux Nations Unies pour prétendre courir résoudre le problème de la sécurité en Centrafrique qu'elle a sciemment laissé s'enfoncer au moment où elle a été sollicitée, relève de l'amateurisme en géostratégie dont fait preuve le président français depuis son arrivée à l’Élysée, que ce soit pour son soutien militaire et maladroit à la rébellion djihadiste syrienne, son appui aux islamistes centrafricains de la Seleka à travers ses meilleurs alliés Qatari et Tchadiens ou dans le dossier du nucléaire Iranien, on est un peu perdu et on peut légitimement se poser la question de savoir à quoi joue la France ?. Dans les accords sur le nucléaire iranien par exemple, elle a donné l'impression d'être complètement à côté de la plaque, en brandissant des menaces tout en sachant bien que personne n'en tiendrait compte pour la signature de l'accord entre les vrais protagonistes du dossier : les USA d’un côté et l'Iran sous protection russe et chinoise de l’autre côté, les seuls 3 qui comptaient dans le dénouement du problème.
Avec son prédécesseur Nicolas Sarkozy, on avait déjà touché le fond, avec un mercantilisme démentiel de la politique nationale et internationale. Voilà pourquoi il bénéficie d'autant d'indulgence et de circonstances atténuantes, mois après mois de couacs et d'amateurisme en politique étrangère. La sécurité en Afrique ne saurait en être une exception.
E- LA SECURITE DES ETATS AFRICAINS EN CAUSE
La sécurité en Afrique est un problème lié au partage des ressources. Mais pour bien partager, il faut que l’assiette soit suffisamment grande pour tout le monde et pour y parvenir, il faut déjà stopper la spoliation du continent qui dure depuis trop longtemps avec la complicité de ceux qui prétendent aujourd'hui organiser des sommets pour notre sécurité.
La différence abyssale des revenus de notre sous-sol, entre les anciens accords miniers avec les Européens et les nouveaux contrats miniers avec la Chine est là pour prouver de la gravité du pillage de l'Afrique depuis au moins 50 ans depuis la pseudo-indépendance. Maintenant, l'Afrique commence à peine à profiter de son sous-sol, parce que la crise économique en Europe ayant fermé beaucoup d'usines qui se nourrissaient presque gratuitement du sous-sol africain, cette Europe n'a plus tellement besoin de nos ressources du sous-sol et donc, elle n'a plus un grand intérêt à long terme, à financer les rebellions pour les avoir, comme elle l'a toujours fait. Ce qui nous laisse dans une certaine sérénité pendant de nombreuses années à venir. La conséquence immédiate est que sur les 54 pays africains, à peine 4 sont en difficulté sur le point de leur sécurité. On ne peut donc pas faire croire aux africains qu'il y a un problème urgent de sécurité au point d'en faire des sommets internationaux. Cela concourt à créer une inutile anxiété, très dangereuse au climat nécessaire pour la prospérité. Il ne faut jamais oublier que la première guerre est médiatique.
Et cela est une violation de la part des pays qui se proclament "Communauté Internationale", des règles qu'ils ont eux mêmes préparées et votées, avant d'être mises en application dans le monde entier et notamment la Résolution des Nations Unies n° 110, du 3 novembre 1947, traitant des « mesures à prendre contre la propagande en faveur d’une guerre et contre ceux qui y incitent. Et, à sévèrement sanctionner toute propagande de nature à provoquer ou à encourager toute menace à la paix, rupture de la paix, ou tout acte d’agression ». Lorsqu'on utilise sa puissance médiatique pour créer la psychose, l'anxiété de toute une population, par l'insinuation permanente à travers un matraquage médiatique d'une Afrique prétendument au bord du chaos total, au point d'envisager des sommets hors d'Afrique pour parler d'Afrique.
Éviter de tomber dans ce piège est déjà salutaire. Pour le reste, une meilleure redistribution des nouveaux revenus qui proviennent des accords avec le nouveau partenaire chinois devrait être largement suffisante pour créer et instaurer une véritable justice sociale, seul gage selon moi, de la sécurité d'une Nation.
F- DES CONSEILLERS EUROPEENS QUI SE SONT TROMPES DE SIECLE
Lorsqu'on observe le cafouillage et l'amateurisme avec lesquels le président français Hollande a abordé la crise centrafricaine, on est en droit de se demander dans quel état d'ébriété se trouvent les conseillers des dirigeants européens. Pour le savoir, il nous suffit juste de voir à quel point les penseurs européens sont déconnectés de la réalité. Prenons l'exemple du conflit syrien : Alors que les intellectuels français encourageaient le président Hollande d'aller bombarder même tout seul la Syrie, même en oubliant les mises en garde de Moscou, du côté américain, ce sont les intellectuels qui demandaient à Obama de ne pas commettre la plus grosse erreur stratégique de son mandat de président. Pour bien comprendre l'état de confusion des conseillers du président français, comparons les intellectuels français et américains dans le conflit syrien.
1- EN FRANCE
Le 22 Octobre 2012, dans le quotidien français Le Monde il y a un appel des intellectuels français demandant à leur président d'aller livrer la guerre contre la Syrie, avec le titre tout aussi ronflant : "Assez de dérobades, il faut intervenir en Syrie !".
Il s'agissait de : Jacques Bérès, chirurgien de guerre ; Mario Bettati, professeur émérite de droit international ; André Glucksmann, philosophe ; Bernard Kouchner, ancien ministre ; Bernard-Henri Lévy, philosophe, directeur de la revue "La Règle du jeu" et membre du conseil de surveillance du "Monde".
C'est sur la base de leurs conseils que le président Hollande va renvoyer l'Ambassadeur Syrien de Paris et prendre possession de l'Ambassade où il accrédite lui même un prétendu nouvel ambassadeur provenant des rebelles syriens. En général, c'est un état qui envoie son ambassadeur auprès d'un autre état. Dans ce cas, ce sont des intellectuels français qui ont conseillé à leur président de fouler aux pieds les règles de la diplomatie internationale.
Voici ce qu'ils écrivent dans cette page du journal :
"Les gangs barbares des Assad (...) sont les ennemis de l'avenir démocratique de la Syrie. Ce sont les ennemis de la paix au Moyen-Orient. Ce sont nos ennemis".
Lorsqu'on lit ces mots on se demande s'ils savent que livrer les armes à la rébellion syrienne c'est soutenir des djihadistes qui tôt ou tard vont rentrer en France commettre les mêmes attentats qu'ils se sont entrainés à commettre en Syrie. On se demande si au moins ils connaissent cette triste vérité. Eh bien ils assument complètement. Voici ce qu'ils affirment dans cet appel du 22 octobre 2012 dans le Journal Le Monde :
« Oui, il y a de plus en plus d'extrémistes dans l'opposition syrienne. Oui, il y a des djihadistes étrangers qui viennent renforcer les rangs des combattants. Oui, ils sont de plus en plus nombreux chaque semaine. Oui, ces quelques milliers de fanatiques, nationaux ou venus de l'extérieur, commettent des attentats-suicides qu'il faut condamner. Et oui encore, les insurgés se tournent d'autant plus volontiers vers le fondamentalisme que seuls les pays sous régime islamiste leur fournissent une aide réelle - qu'elle soit humanitaire, financière ou militaire ». Apparemment, pour eux, la précédente initiative en Libye se serait soldée par un grand succès, avec ce pays aujourd’hui plongé dans le chaos le plus total.
Et alors ? Sont-ils devenus juste fous ? Oui, complètement. Et c'est la déclaration successive qui va nous en apporter les preuves. Voici ce qu'ils affirment dans le même texte :
"Le Conseil de sécurité de l'ONU étant paralysé par les vetos russe et chinois, n'importe quelle autre alliance est justifiée pour arrêter les rivières de sang qui coulent dans les villes syriennes. Vladimir Poutine, lui, n'a attendu aucun feu vert d'une quelconque instance pour fournir un appui en armes et munitions à son protégé syrien. Lequel reçoit aussi un soutien financier de l'Iran et de l'Irak, ainsi que le renfort en hommes du Hezbollah".
Voilà des messieurs qui se revendiquent d'être la "démocratie incarnée" et qui contournent les règles démocratiques que la communauté mondiale s'est données à travers le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Et ils affirment, en d'autres termes : puisque démocratiquement, nous ne pouvons être autorisés à aller livrer la guerre à un pays souverain, toute autre alliance est justifiée. C'est à dire, en violation complète de l'article 8 alinéa 2 du Statut de Rome. Ils auraient donc été passibles d'une inculpation par la Cour Pénale Internationale pour crime d'agression. Mais on le sait, cette Cour est là juste pour les Africains non dociles.
Ils prétendent que la Russie aide la Syrie. Ils font semblant d'oublier que c'est bien dans le respect des conventions internationales, selon lesquelles les livraisons d'armes se font entre Etats reconnus aux Nations Unies et que jusqu'à la preuve du contraire, c'est bien le gouvernement de Assad qui va représenter la Syrie dans toutes les instances internationales, y compris la prise de parole à l'Assemblée générale des Nations Unies. La vraie folie vient lorsqu'ils écrivent noir sur blanc que le président Assad reçoit l'aide de l'Irak. Il s'agit bien de l'Irak sous administration américaine depuis qu'un autre Va-t-en guerre, le président américain Bush a transformé le pays le plus prospère de la péninsule arabique en foyer de salafistes en tout genre.
2- AUX ETATS UNIS D'AMERIQUE
C'est dans le quotidien américain Boston Review du 15 Aout 2013 dernier, que l'historien et ancien politicien canadien, Michael Ignatieff fait le parallèle avec la Yougoslavie où les Européens portent la lourde responsabilité d'avoir poussé au démentiellement de l'organisation étatique pour arriver au démembrement de la Yougoslavie et arrive à poser une question à Obama qu'aucun intellectuel français n'a eu le courage de poser à Hollande lorsqu'il a contribué à faire écrouler l'organisation étatique centrafricaine. Il dit en substance, lorsque l'ordre étatique s'effondre, ce sont les groupes ethniques et confessionnels qui se posent la question : Et maintenant, qui nous protègera ? Voici en détail ce qu'il déclare:
"When state order collapses, as it did in Yugoslavia in the 1990s, as it is doing now in Syria, chaos unleashes existential fear among all the groups who had once sheltered under the protection of the state. Such fear makes it difficult to sustain multi-confessional, pluralist, tolerant orders when dictatorship falls apart. When state order collapses, every confessional or ethnic group asks one question: Who will protect us now?"
Et Michael Ignatieff d'ajouter, à l'adresse des aventuriers qui veulent aller bombarder la Syrie, qu'en 1995 la Russie était à genoux et la Chine se cherchait encore. Alors qu'aujourd'hui, ces deux ont mis un double veto au Conseil de Sécurité dans cet exercice démocratique que l'occident reproche à ces deux pays de ne pas appliquer dans leurs pays respectifs. Il affirme :
"Aucun de ces deux pays ne pouvait s’opposer à une intervention. La crise syrienne révèle à présent les contours d’un tout autre monde."
Déjà au mois de mars 2013, il déclarait dans le quotidien canadien Globe and Mail ceci :
"C’est un imbroglio. La prudence est de mise. Mais la communauté internationale a l’immense responsabilité d’éviter que le pire ne survienne après la chute d’Assad"
3- OBAMA DOIT SOUTENIR ASSAD EN SYRIE
Certains intellectuels américains sont allés encore plus loin, demandant au président Obama ni plus ni moins que le soutient militaire et financier à Assad en Syrie. C'est le cas du commentateur conservateur américain Daniel Pipes, qui dans le quotidien le Washington Times, du jeudi 11 Avril 2013, déclare qu'il ne peut plus jouer le rôle de l'intellectuel neutre devant la montée de l'islamisme en Syrie et qu'il change d'idée et passe de neutre à l'appui pour un soutien indéfectible de l'administration Obama pour Bashar Al-Assad. Il fait un parallèle avec la deuxième guerre mondiale où devant un ennemi commun, le Nazisme, les USA ont fait une alliance stratégique avec l'Union Soviétique pour encercler et vaincre l'ennemi. Voici ce qu'il déclare :
"Staline était un bien pire monstre que Bashar Al-Assad, mais, après 1941, il était indispensable de contenir les troupes allemandes sur le Front de l’Est et donc de soutenir l’Union Soviétique".
Il va même jusqu'à se moquer de son président qui a débloqué la somme de 114 millions de dollars pour soutenir selon lui, les BONS-REBELLES qui pour Obama devaient combattre plus contre Assad que contre les MAUVAIS REBELLES (Salafistes). Mais il conclut en disant que Obama lui même sait que si Bashar Al-Assad perd, ce sont les "Mauvais Rebelles", mieux entrainés, plus équipés et moins peureux qui vont tuer les Bons-Rebelles de Obama et récupérer tout leur arsenal pour continuer le travail de Osama Bin Laden, cette fois-ci depuis un sanctuaire que les USA auront contribué à construire pour eux, la Syrie.
Voici en original ce qu'il déclare ce 11 avril 2013 sur Washington Times :
"Analysts agree that the erosion of the Syrian regime’s capabilities is accelerating, that it continues to retreat, making a rebel breakthrough and an Islamist victory increasingly likely. In response, I am changing my policy recommendation from neutrality to something that causes me, as a humanitarian and decades-long foe of the Assad dynasty, to pause before writing: Western governments should support the malign dictatorship of Bashar Assad."
(...)
"Through most of World War II, Nazi Germany was on the offensive against Soviet Russia and keeping German troops tied down on the Eastern Front was critical to an Allied victory. Franklin D. Roosevelt, therefore, helped Josef Stalin by provisioning his forces and coordinating the war effort with him. In retrospect, this morally repugnant but strategically necessary policy succeeded. Stalin was a far worse monster than Assad."
G- LES INTELLECTUELS NORD-AMERICAINS PLUS HUMANISTES QUE LES EUROPEENS?
Il fut un temps où l'humanisme était la définition même des intellectuels européens qui traitaient leurs collègues Nord-Américains de mercantiles et au service des puissants groupes économiques. Mais, lorsque nous observons les différentes crises au niveau international, on constate que les intellectuels américains ont 10 fois plus de courage d'aller souvent même frontalement contre le système dominant que leurs collègues européens. On a vu des metteurs en scène de Hollywood comme Michael Moore affronter à visage découvert, les zones d'ombre de l'attaque des deux tours jumelles à New-York du 11 Septembre 2001. On l'a revu récemment aller tout aussi frontalement contre le puissant lobby américain des fabricants d'armes en frappant à la porte de la résidence de son président pour le mettre en difficulté avec ses questions dérangeantes. Mêmes, les politiciens ne sont pas en reste : dans la crise ivoirienne, on a vu l'ancien candidat aux primaires républicaines à la présidentielle de 2012, Ron Paul, traiter monsieur Ouattara de génocidaire, lors de sa première visite officielle à Washington.
Du versant européen, c'est un désert absolu, lorsque les intellectuels ne sont pas eux-mêmes les va-t-en guerre. Sur le plan politique, on a vu l'ancien candidat aux élections présidentielles françaises 2007 pour le parti anticapitaliste, Besancenot déclarer ceci :
"En Syrie, nos révolutionnaires sont au combat contre un dictateur qui doit partir"
Depuis quand les islamistes, djihadistes sont-ils des révolutionnaires ?
H- DANS QUELLES CONDITIONS LE PRESIDENT FRANCAIS EST-IL CONSEILLE POUR SON AVENTURE CENTRAFRICAINE ?
Lorsqu'on voit le degré d'amateurisme du président français sur les questions de politique étrangère, on se demande bien s'il a des conseillers qui comprennent les notions élémentaires de la géopolitique mondiale. On a vu au Mali, l'armée française empêcher l'armée malienne d'entrer à Kidal et ensuite, organiser les élections politiques sans avoir pacifié tout le pays ! Aujourd'hui, on écoute les mêmes qui hier nous expliquaient pourquoi les rebelles qui venaient du Tchad voisin allaient sauver le pays d'un méchant Bozize, nous raconter l'exact contraire, c'est à dire que le gentil Bozize devrait revenir au pouvoir pour chasser les méchants de la Seleka. Et pourquoi tout ce couac, pourquoi tant d'amateurisme dans un pays qui nous a fait vibrer le cœur en sachant prendre la bonne décision lors de l'invasion de l'Irak par l'armée américaine sous le président Georges Bush le 19 mars 2003 ?.
Pour comprendre le degré de soumission et de renoncement à la dignité personnelle de certains intellectuels européens pour se mettre complètement au service des puissants du moment, voici la copie de la lettre que les enquêteurs français ont retrouvé au domicile de l'actuelle directrice du Fond Monétaire International Christine Lagarde lors de la perquisition du 20 mars 2013 dernier avant son audition du 23 mai 2013 dans le faux de l'arbitrage de l'affaire Bernard tapie - Crédit Lyonnais, lorsqu'elle était ministre de l'économie (une juriste, ministre de l'économie, pas au Laos ou en Somalie, mais en France). Voici ce qu'elle avait écrit à Nicolas Sarkozy alors président de la République ; Cette lettre a été rendue publique dans le quotidien français Le Monde du 17/06/2013. Jugez-en vous mêmes :
"Cher Nicolas, très brièvement et respectueusement", écrit la patronne du FMI.
- Je suis à tes côtés pour te servir et servir tes projets pour la France.
- J'ai fait de mon mieux et j'ai pu échouer périodiquement. Je t'en demande pardon.
- Je n'ai pas d'ambitions politiques personnelles et je n'ai pas le désir de devenir une ambitieuse servile comme nombre de ceux qui t'entourent dont la loyauté est parfois récente et parfois peu durable.
- Utilise-moi pendant le temps qui te convient et convient à ton action et à ton casting.
- Si tu m'utilises, j'ai besoin de toi comme guide et comme soutien : sans guide, je risque d'être inefficace, sans soutien je risque d'être peu crédible. Avec mon immense admiration. Christine L. "
I - QUE DEVIENNENT LES DIRIGEANTS EUROPEENS A LA FIN DE LEUR MANDAT ?
Pour comprendre si des dirigeants politiques ont fait leur métier guidé par un idéal ou juste par l'argent, avant de juger de l'utilité de leurs prises de positions condescendantes vis à vis du continent africain, pour qui tous semblent s'apitoyer, il suffit de se demander ce qu'ils sont devenus à la fin de leurs mandats à la tête de l'état. A la fin de leur carrière politique, parce qu'évincés du pouvoir à la suite d'un vote malheureux, la quasi totalité des dirigeants européens créent des fondations. Ces fondations ont plus l'air d'associations caritatives de mendicité dont la finalité est de spolier encore plus ces mêmes pays que, lorsqu'ils étaient au pouvoir, ils donnaient l'impression d'aider.
Lorsque Tony Blair alors premier ministre Britannique lance son fameux plan pour l'Afrique, il sait très bien que son plan n'est que de la fumée aux yeux des dirigeants africains les plus naïfs. Un pays en Europe va s'indigner officiellement ; ce pays, c'est l'Allemagne qui prouvera par A + B qu'il ne s'agissait là que d'un plan bidon pour gagner facilement la sympathie des africains. Ce que les allemands ne savent pas, lors de leurs critiques acerbes contre Tony Blair, est que ce plan n'était au fond élaboré qu'en préparation du nouveau travail qu'il s'apprête à faire après son travail de premier ministre, c'est-à-dire, aller lui aussi puiser dans les caisses des pays africaines, à travers une énième ONG bidon qui prétendra elle aussi d'être là pour aider les africains à se développer. C'est ce qui va ponctuellement arriver lorsqu'il perd les élections et est contraint d'abandonner la politique. Et devinez un peu comment avec tellement d'originalité Tony Blair va appeler son ONG pour aller mendier en Afrique ? AGI pour African Gouvernance Initiative, c'est à dire : Initiative de Gouvernance Africaine. La honte ne tue plus. Donc, de son expérience pour le monde entier, il n'a vu que l'Afrique où il peut venir arnaquer les dirigeants naïfs dont on a soutenu la venue au pouvoir sous le prétexte de la démocratie. Il ne pouvait pas trouver mieux pour frapper lui aussi à la porte des pays africains comme conseiller spécial de quelques chefs d'états avec une paye aussi élevée qu'on se demande s'il ne s'agit pas d'un véritable racket présidentiel.
A ce jour, Tony Blair vit plutôt très bien, grâce à ses entrées d'argent qui proviennent de 4 pays africains : la Guinée, le Rwanda, le Libéria et la Sierra Leone. Combien ces 4 pays payent à Monsieur Tony Blair par an? Je n'ai pas pu obtenir d'information. Par contre, selon une information publiée par le quotidien britannique The Telegraph du 19 mars 2013 sous la plume du Chef Reporter, Robert Mendick, Toney Blair est propriétaire d'une autre entreprise privée de conseil, dénommée Tony Blair Associates, qui a un contrat de consultant commercial depuis 2009 avec la : Mubadala Development Company, un fonds souverain de 20 milliards de dollars, de propriété du gouvernement d'Abu Dhabi. Mubadala verse à Tony Blair par an, un salaire de 1 million de Sterling, c'est à dire, 1,2 million d'Euros, selon The Telegraph. Et ce journal en mars justement, accusait Tony Blair de conflit d'intérêt parce qu'il a un contrat de conseil avec la Guinée et un autre avec Mubadala. et c'est lui qui a fait signer un accord minier entre le gouvernement guinéen et Mubadala.
Le journal révèle qu'en Guinée il y a un autre proche de Tony Blair, un certain M. Oleg Deripaska, propriétaire d'une mine de bauxite et d’une fonderie en Guinée à travers sa compagnie Rusal, premier producteur mondial d'aluminium. Et en 2009, Deripaska a versé à une autre ONG de Tony Blair dénommée « La Campagne Sortir de l'impasse climatique », la somme de 300.000 Livres Sterlings, environ 360.000 euros pour encourager Tony Blair à résoudre le problème de réchauffement climatique dans le monde. Le même Blair qui reçoit un salaire de 1 million de Livres Sterling par an de la banque JP Morgan, toujours comme consultant, 1,2 million d'euros, devait octroyer à Russel un prêt de 3 milliards de dollars, de l'argent Libyen que Tony Blair devait convaincre Kadhafi de verser à la banque d'investissement JP Morgan à travers la Libyan Investment Authority. Quite à la JP Morgan de reverser l'argent à la compagnie Rusal de Deripaska, ami de Tony Blair, propriétaire de l'ONG Initiative de Gouvernance Africaine, pour enseigner aux africains comment on fait la bonne gouvernance. Mais le Guide Libyen avait refusé ce financement. Le journal britannique conclut que Tony Blair, depuis qu'il a cessé d'être Premier Ministre a accumulé une fortune qui avoisine les 40 millions de Livres Sterlings, c'est à dire 48 millions d'euros. De ce montant, combien ont été payé sur le dos des analphabètes et chômeurs africains que notre bienfaiteur prétend sauver ?
Selon le quotidien français Le Monde du 27 Mai 2010, Tony Blair touche quatre millions de livres par an (4,7 millions d'euros) pour sa fonction de conseiller auprès des banques JP Morgan Chase et Zurich Financial Services. Le gouvernement du Koweit lui verse 1 million de Sterling par an, le gouvernement du Kazakistant lui verse 9 millions de Sterline par an. Mais ce qui pose plus problème, c'est son activité de consultant pour le groupe pétrolier sud-coréen, UI Energy Corporation, pour lequel il est accusé d'avoir entrainé la Grande Bretagne en guerre contre l'Irak, afin de favoriser cette compagnie pour l'obtention des puits de pétrole. Et en effet, aujourd'hui, la UI Ernegy Corporation contrôle plusieurs puits de pétrole au Kurdistan Irakien. Ce n'est pas moi qui l'accuse, mais le député libéral-démocrate Norman Baker, qui a conclu que : "Tony Blair est à vendre. Il n'est plus intéressé que par l'argent". La farce pourrait même être divertissante si au final, pour la sécurité de Tony Blair, jusqu'à sa mort, le contribuable Britannique ne payait pas chaque année la somme de 2 millions de livres sterlings et continuait de percevoir les 150.000 sterlings par an, comme ancien premier ministre britannique.
J- LES TENTACULES DES ONG PRESIDENTIELLES POUR PILLER LES PAUVRES
C'est l'ex président américain qui bat le record des champions de la démocratie qui lorsqu'ils sont en poste, disent tout le mal qu'ils pensent des dictatures et une fois leur mandats terminés, pour une poignée de dollars, ils se mettent tous au service des dictateurs qu'ils ont tant décriés durant leurs campagnes électorales pour tromper les ignares électeurs. Combien Bill Clinton gagne-t-il par an depuis qu'il a cessé d'être président ? Personne ne le savait. C'était un secret bien gardé, jusqu'à ce jeudi 20 décembre 2008 lorsque, cédant à la demande du nouveau président élu, Barack Obama, Bill Clinton est obligé de rendre public, la liste des donneurs de sa fondation et les montants reçus. C'était la condition pour que son épouse Hilary Clinton soit nommée Secrétaire d'Etat dans le nouveau gouvernement qui allait prendre ses fonctions avec la prestation de serment le 20 Janvier 2009….
Surprise. Le quotidien américain Washington Post a examiné scrupuleusement la liste des 200.000 donateurs surtout d'une autre ONG appartenant à Bill Clinton dénommée : Clinton Global Initiative à travers laquelle il a reçu environ 165 millions de dollars en provenance des gouvernements de pays étrangers dont l'Arabie Saoudite qui venait en tête avec 25 millions de dollars versés chaque année à l'ancien président américain pour soutenir son action d’aider les pauvres africains et haïtiens. D'autres généreux donateurs suivaient, comme les gouvernements du sultanat d’Oman, des royaumes du Koweït et de Brunei, mais aussi, l’émirat du Qatar. Ainsi, selon le décompte du quotidien de la capitale américaine, depuis qu'il a cessé d'être président, Bill Clinton a encaissé pour le compte de ses consultations, conférences et activités humanitaires, la somme de 500 millions de dollars. L'accord trouvé entre les époux Clinton et monsieur Obama pour valider la nomination de Hilary Clinton comme Ministre des affaires étrangères et éviter tout conflit d'intérêt, est résumé par le correspondant du quotidien français Libération Michel Zerr dans son édition du 20 décembre 2008 en ces termes :
"A l’avenir, la Clinton Global Initiative refusera de recevoir de l’argent en provenance de gouvernements étrangers, et les discours que Bill prononcera lors de conférences tenues en dehors des Etats-Unis devront avoir obtenu le double feu vert de la Maison Blanche et du Département d’Etat."
K- ROMANO PRODI REFUSE LA PRESIDENCE POUR UNE HISTOIRE D'ARGENT
Lors des dernières élections pour choisir le président de la République Italienne, le parti Démocrate était unanime de faire nommer Romano Prodi président de la République Italienne. Et puis lors du vote secret au parlement, il n'a pas obtenu le nombre suffisant du vote des 2/3 du parlement. On a alors accusé les "franchi tiratori", les francs tireurs, ces députés qui votent dans le secret de l'urne contre la discipline de leur parti politique. Ce que les italiens ignorent est que c'est monsieur Prodi lui-même qui ne voulait pas être président. C'est en tout cas, ce que nous révèle le quotidien de la famille Berlusconi, Libero. Selon le quotidien, le président italien touche 250.000 € par an, alors que les activités de consultation de Prodi, depuis qu'il n'est plus président de la Commission Européenne lui rapportent 10 fois plus. Donc, pour une histoire de fric, monsieur Prodi a refusé de passer à l'histoire de son pays comme président de la République.
L'histoire démarre en 2009. Comme nous le révèle ce quotidien dans son édition du 10 avril 2013, lorsqu'en novembre Romano Prodi est invité à tenir une série de conférences à l'école centrale du Parti Communiste Chinois à Pékin. Le mois d'après, il avait signé son premier contrat en Chine, comme commentateur de la politique internationale à la télévision publique chinoise, la CCTV. Selon le quotidien chinois de langue anglaise China Daily, cité par Libero, Romano Prodi devient aussi consultant de l'Agence chinoise de Notation (rating) Dagong, pour qui il s'occuperait de la Stratégie du développement à l'international. L'Agence Dagong est détenue en partie par l'ex cadre du parti communiste chinois, Guan Jianzhong et l'état chinois. Lorsqu'on sait ensuite que c'est cette même agence qui tourne en dérision, les ratings des concurrentes américaines classiques comme Standard & Poor's, Fitch et Moody's qui ont servi de référence à toute l'activité politique de Romano Prodi que ce soit lorsqu'il était Président du Conseil italien que comme Président de la Commission Européenne, on comprend très vite le manque d'idéal d'une classe politique gangrénée par le fric, rien que du fric. Il est ensuite évident que lorsque son successeur Barroso négocie avec les chinois, ces derniers partent psychologiquement avantagés, parce qu'à la seule idée que son prédécesseur est sur la liste de paye des chinois, enlève à Barroso toute capacité de tirer trop sur la corde.
Selon, l'hebdomadaire allemand Der Spigel, l'ex président de la Commission Européenne a rejoint le club très fermé des autres dirigeants européens, qui reçoivent chaque année, un salaire à 6 chiffres pour conseiller le président du Kazakhstan, Nursultan Nazarbayev, que tous pendant qu'ils étaient en exercice, ont traité de dictateur. Et une fois fini le mandat de politiciens, ils oublient les principes de démocratie qu'ils ont toujours claironné pour se faire élire. Il s'agit de l'ancien chancelier allemand, Gerhard Schröder, l'ancien chancelier autrichien Alfred Gusenbauer, les anciens premiers ministres, Tony Blair de la GB et Romano Prodi d’Italie, mais aussi l'ancien président de la République polonaise Aleksander Kwasniewski, et surtout aussi, le ministre de l’Intérieur allemand Otto Schilly. Le cas de l'ex président polonais est encore plus comique : durant son mandat, il a multiplié les conflits avec Moscou, qualifiant Poutine de non démocrate, de dictateur. Il a insisté pour que l'Union Européenne mette dans sa constitution son origine chrétienne, pour marquer la morale chrétienne qui doit toujours guider les politiciens européens. Et le voilà qui oublie tout son bla-bla-bla pour aller se faire payer par quelqu'un encore pire que Poutine.
Sauf erreur de jugement de ma part, François Hollande n'échappera pas à la logique mercantile d'après mandat des autres soixante-huitards comme Bill Clinton et autres. L'ancien président de la Commission Européenne et président du Conseil Italien Romano Prodi est passé directement de Bruxelles à un poste d'enseignant en Chine, avant de figurer sur la liste de paye du Kazakistan. La trop grande attention du président français à l'Afrique malgré son impopularité grandissante en France, nous indique qu'il est déjà dans la logique du plan B, de quelqu'un qui a déjà perdu les élections présidentielles de 2017 et qui joue déjà sa place pour l'après. Le scénario est identique à celui de Tony Blair, qui sous l'impopularité à cause de sa participation à l'invasion de l'Irak, avait tout misé pour ce qu'il fait aujourd'hui : l'Afrique. Et on peut constater que son salaire de Premier Ministre était bien minable par rapport à ce qu'il a gagné après. Et si la convocation de Hollande des chefs d'Etats Africains pour parler de sécurité en Afrique malgré son fiasco en Centrafrique ne préfigure-t-il pas plutôt la préparation de l'après 2017 comme conseiller pour l'exploitation minière quelque part en Afrique ? On comprend dès lors très vite pourquoi une certaine haine contre les chinois en Afrique, jusqu'à des affiches géantes de l'hebdomadaire The Economist en été dernier à Londres pour expliquer pourquoi la Chine est si dangereuse pour l'Afrique. Le journal a juste oublié d'ajouter, que la Chine est dangereuse contre leurs intérêts mesquins de la spoliation du continent africain qui dure depuis trop longtemps. Avant hier, la dette, hier le sida, aujourd'hui, la sécurité. Tout est bon pour soutirer chaque jour davantage de sous en Afrique. A moins que les africains s'engagent finalement à siffler la fin de cette sordide récréation.
L- QUELLES LECONS POUR L'AFRIQUE ?
La sécurité du continent africain ne peut être assurée par une classe de politiciens hors d'Afrique, surtout lorsqu'elle est constituée de personnes qui font de la navigation à vue, c'est-à-dire sans boussole, le principe même de leur vision politique à long terme. Comme les autres dirigeants européens ou américains, le thème de la sécurité que Hollande a choisi est d'abord en fonction de son plan B au cas où il perdait les élections en 2017, comment il pourrait se recycler en conseiller auprès des dirigeants africains. Nicolas Sarkozy avait préparé sa retraite avec le hold-up sur les réserves monétaires et pétrolières libyennes. Sauf qu'il n'a pas compris que les djihadistes ne sont pas des compagnons à qui faire confiance. Et le voilà contraint de démarcher partout pour obtenir quelques heures de conférences ici et là pour se faire un peu d'argent de poche. On peut dès lors parier que Hollande ne veut pas commettre la même erreur de Sarkozy.
M- CONCLUSION
A la fin de cette leçon, une question s'impose : où sont passés les Africains dans tout ça ? On dirait que dans cette pièce de théâtre, il n'y a pas d'acteurs africains. Tout l'espace semble phagocyté par les épiciers de politiciens européens.
Voici ce que Romano Prodi déclarait en février 2013 dernier à un quotidien italien :
«Da alcuni mesi ho assunto un incarico gravoso presso l’Onu per il Sahel. Considero questo impegno un modo per servire anche il mio Paese e l’Europa. Esso rappresenta l’unica mia priorità dopo l’uscita dalla politica nazionale».
Oui, c'est comme cela que les épiciers européens de la politique se moquent en plus de l'Afrique, parce que j'ai oublié de vous dire que Romano Prodi est en plus le représentant des Nations Unies pour le Sahel. En d'autres termes, pour se moquer des africains, il a même été nommé par l'ONU pour s'occuper de la pauvreté et de la sécurité au Mali, au Niger, au Tchad, au Cameroun, au Nigeria, au Togo, au Benin, au Sénégal etc. Sans aucune protestation ni de l'Union Africaine, encore moins d'aucun pays concerné. Et dans cette interview, il pousse encore plus loin son cynisme et sa raillerie des démunis de notre continent, en déclarant dans cette interview qu'il renonce volontiers à devenir chef d'Etat en Italie, parce qu'il a plus à cœur le sort des africains et que pour l'heure c'est sa seule priorité. Lorsque je lis ces bêtises venant de la gauche européenne, j'ai envie de crier très fort et me demande : pourquoi l'Afrique accepte-t-elle de se faire piétiner par ces épiciers de la politique d'un genre nouveau ? Jusqu'à quand l'Afrique se taira t-elle devant les Nations Unies qui lui balancent n'importe quel aventurier pour le seul fait qu'il prétend sauver l'Afrique et les africains ?
Hier soir 02/12/2013, sur la troisième chaine de télévision italienne, dans l'émission REPORT, une enquête journalistique montrait comment la société italienne est gangrenée jusqu'aux os par la corruption des politiciens. La conductrice Gabanelli, a pris un seul exemple, celui d'un entrepreneur dénommé ROMEO qui a réussi à mettre à genoux tous les politiciens de tous les partis, en créant à partir de rien, une entreprise de nettoyage. Il a ainsi réussi à faire voter une loi dite de lutte contre la corruption, pour interdire aux écoles, aux hôpitaux de recruter eux mêmes les services de propreté, mais de passer par une entreprise publique créée pour lutter contre la corruption. Et c'est cette institution de transparence dans les marchés publics, qui va donner à Romeo, le marché de nettoyage des édifices publics de toute l'Italie, faisant ainsi augmenter les coûts souvent du simple au double par rapport à ce qu’ils coûtaient avant. Le plus triste dans cette histoire, c'est le jeune Renzi, maire de Florence qui va certainement prendre le contrôle du parti démocrate et probablement devenir en 2015 le président du Conseil Italien. Ce jeune loup qui a basé toute sa campagne sur le thème d'envoyer à la maison tous les anciens corrompus du parti, a organisé il y a un mois une conférence, justement pour rappeler que les jeunes doivent prendre le pouvoir pour changer l'Italie. Sauf que pour cette conférence, il a reçu la somme de 60.000 euros de Romeo pour l'organiser. Il n'a pas encore pris le pouvoir, et il est déjà en train de mendier. Le plus désolant à la fin de toute cette histoire est le communiqué que Romeo a envoyé à la présentatrice de l'émission, reconnaissant financer tous les partis politiques italiens, mais surtout déclarant qu'il n'a jamais donné le moindre argent sans sollicitation préalable des politiciens. Il y a à parier que lui aussi Renzi, lorsqu'il aura fini son parcours de mendicité politique et du mensonge démocratique du suffrage universel pour se faire élire, se découvrira une vocation pour aller s'occuper des pauvres petits Burkinabés ou Somaliens, exactement comme Romano Prodi, ou le successeur de Prodi au parti démocratique, Veltroni, ancien maire de Rome qui avait déclaré avant les élections d'avril 2008, que s'il les perdait il aurait à jamais laissé la politique pour se retirer en missionnaire en Afrique, afin de s'occuper des pauvres africains. Il a perdu les élections et depuis 5 ans, il n'a toujours pas trouvé la route qui mène vers l'Afrique.
Où sont les africains dans tout ça? Ils préparent l'énième pèlerinage à la Mecque ou empêtrés à préparer le baptême de l'enfant dans l'église réveillée. D'autres encore, plus lettrés, sont occupés à parler de nos prétendues origines de l'Egypte antique. Une dernière catégorie, passe le temps à nous décompter le temps que le dirigeant africain a passé au pouvoir, oubliant que si les politiciens européens fuient le pouvoir, c'est uniquement parce que c'est plus rentable de se faire payer comme un vulgaire épicier, à travers des conférences et des séances de mendicité dans le monde entier. Nkrumah a mis en avant la nécessité pour l'Afrique d'avoir des nouveaux citoyens dévoués, modestes et surtout, bien informés. Si nous pouvons transmettre à vous les jeunes ces 3 notions, on peut rester rassurés que vous saurez maîtriser les faiblesses de nos anciens prédateurs, qui sont l'argent, toujours l'argent et rien que l'argent, et en utilisant votre modestie, en passant complètement inaperçu pour être au cœur de notre société, pour mieux en appréhender les problèmes et les solutions pour enfin rendre possible la cause pour laquelle vous vous serez dévoués. Et c'est comme cela que le bluff du mini-sommet sur la Centrafrique serait déjà de l'histoire, propre au passé.
Douala le 03/12/2013
Jean-Paul Pougala
(Pousseur)
N.B: cette leçon 68 de "Géostratégie Africaine" est destinée en priorité aux étudiants de Master 2 à l'Institut Supérieur de Management (ISMA) à Douala au Cameroun
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