Quel que soit la réponse, au PRIDE, les évènements nous rassurent :
- De la création d'une commission contre la corruption,
- Au réajustement du loyer d’un camp militaire passant de 38 à 63 Millions US en moins d’un mois, entre le 5 Mai et 5 Juin 2014,
- De l'annulation, des baisses salariales et licenciements des employés, de cette même base militaire, en 2013,
- Au dysfonctionnement et détournements des fonds sociaux à la CNSS et j'en passe...
La CNSS dont nous dénonçons la gestion depuis des années, semble elle, avoir été mise sous la tutelle du ministère du budget chargé d'assurer la régularité des paiements des cotisations sociales et programmer les paramètres du système de gestion de la paie en vue de prendre en compte les NOUVELLES cotisations de l'AMU.
Le système d'assurance maladie universelle (AMU) doté d'un montant de 1 Milliard FDJ, est supporté à moitié par le fonds de solidarité nationale administré ENCORE par l'expertise en détournement de fonds de la CNSS et pour l'autre moitié, un fond spécial du "SAUVEUR de la NATION". D'où viennent ses fonds, croyez-moi, pour une fois et en attendant mieux, je ne veux rien savoir, pour autant qu'ils servent à soigner et sauver des vies.
Néanmoins, ce projet, par son seul titre, me laisse sceptique, non que la santé soit en soi un luxe hors de notre portée mais un droit humain très rarement honoré dans les pays francophones d'Afrique. Un système de santé performant sur un continent convoité par tous pour ses richesses pose un sérieux problème à l'encontre de l'objectif de réduction de ces populations. Cette rapine fait tout pour saboter tout projet d'assurance universelle, suffit pour cela de se rappeler la médecine servie à Gbagbo en 2002 alors qu'il s'apprêtait à instaurer le même système en Côte d'Ivoire. Vivant de notre misère, permettront-ils que Djibouti devienne un pionnier en la matière au risque de faire des émules sur le continent ? - La question est pertinente au vu des milliards en jeu dans, entre autres, l’industrie pharmaceutique.
Une majorité de la population du continent vit avec une maladie parasitaire chronique et c'est des milliards qu'ils perdront si on se recycle dans la prévention des maladies et les soins d'hygiènes de base. La fièvre jaune resurgit périodiquement en Afrique de l'Ouest. Des maladies comme le choléra, la lèpre, la tuberculose et la poliomyélite restent largement répandues. Récemment, la fièvre d'Ebola fait à ce jour de nombreuses victimes en Afrique centrale. Le Paludisme à lui seul affecte plus de 300 millions de personnes et 2 millions en meurent chaque année. Toutes ces maladies endémiques sont d'autant plus dévastatrices qu'elles sont souvent combinées avec des carences systémiques ou les famines à répétition font des ravages comme nulle part ailleurs. Pour fermer cette parenthèse, rappelons que les vautours se disputant les atouts géostratégiques de Djibouti, l'un a toujours saboté toute autonomie et promotion de tout système de santé sur le continent et l'autre peine toujours à offrir à 50 millions d'américains le minimum de couverture médicale ; non par manque de moyen mais faute de pouvoir reformer un capitalisme sauvage hors de tout contrôle.
On est loin de l'idéal et l'ambiance n'est pas à l'euphorie. Même si par complaisance, on prêtait à ce projet un quelconque bénéfice du doute, des questions se posent et se poseront toujours, en voici quelques-unes Mr le Président :
- Ambitionner, instaurer une assurance maladie universelle alors que le système de santé à la base, est en faillite, poussant l'élite au pouvoir qui prétend vouloir assurer les masses, à se soigne hors frontières aux frais du trésor public, reviendrait à faire payer les clients pour un produit tout en sachant que la boutique est vide. En somme un autre vol saupoudré de bonnes intentions. Cette situation à elle seule soulève l'incongruité, d’un projet qui semble être motivé par le même instinct de survie politique, en mission de colmatage d'un navire en train de sombrer.
- N'aurait-il pas été plus sage de remettre d’abord un peu d’ordre dans ce ministère, reformer la gestion des structures et les approvisionnements, rehausser les compétences du personnel dans chaque service, les équiper adéquatement en matériel de santé et apposer par étape la marque de cette couverture maladie universelle ? – Un tel projet social repose sur un travail méthodique de longue haleine et non des seules volontés d’un décret ou l’achat d’un bouquet de programmes satellite.
- Une de ces marques, ne consisterait-elle pas à mettre d’abord un terme aux gèles et rehausser les salaires des employés actuels, à qui vous vous apprêtez imposer une nouvelle taxe alors qu'ils sont déjà en mode SURVIE. Réduire le taux de chômage catastrophique frôlant les 80% de la population active, à un niveau acceptable afin de renflouer les caisses de cette nouvelle cotisation de l'AMU, qui avec une bonne gestion, assurerait la viabilité de la couverture à court, moyen et long termes ?
- Ce rôle dit "Primordial" identifiant les populations éligibles au programme d'assurance sociale santé (PASS) que vous venez d'attribuer à la seule discrétion du Secrétariat d'État à la Solidarité, ne risque-t-il pas selon votre connaissance des réalités politiques, de verser dans le clientélisme ambiant ou au pire dans la partisannerie politique ou seuls les pro-UMP y seraient éligibles ? Une arme sournoise pour soumettre et forcer l'allégeance des masses dans le besoin...Ne serait-il pas plus sage Mr le Président, de faire rédiger et voter des lois dans ce sens par les législateurs de l'assemblée nationale, assistés d'experts dans ce domaine, codifiant entre autres les règles et les critères d'éligibilité à ce programme, pour que les soins des malades ne dépendent jamais de la seule volonté partisane. En ce qui concerne l'expertise, le système de santé canadien pour ne citer que ce pays possède un savoir à la fine pointe dans ce domaine et des programmes de l'agence canadienne (ACDI) fournissent ces services dans le cadre de l'aide au développement.
En terminant au-delà du politiquement correcte, nous savons tous que la dite « communauté internationale de la prédation » n’a jamais eu d’amis, que des intérêts. Si aujourd’hui, ils soutiennent votre régime Mr le Président, rien ne dit que vous n’en serez la victime demain. Ce conseil ne vient pas de ma personne mais de précédents historiques, vous avez été trop longtemps au pouvoir pour ne pas les savoir. Votre salut, celui de vos proches et du régime, nécessitent une nouvelle approche, un génie politique unissant nos voix et une solidarité nationale sans faille devant ces défis de tailles. Le carcan dans lequel s’est enfermé ce régime, semble à date avoir joué en votre faveur, mais pour combien de temps encore. Dans un monde en plein bouleversement le vent peut tourner à tout moment, vous sacrifiant en un simple dommage collatéral de la guerre secrète en cours pour le contrôle d’un pré-carré entre 2 puissances en déclin et qui n’ont plus rien à perdre.
Saurez-vous saisir cette chance de laisser vos marques ? – L’avenir nous le dira…
Bourhan Bey (Abou Amin)
Du PRIDE
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