En été, le thermomètre grimpe parfois allégrement au-delà de 50 degrés, mais le climat y est aussi très chaud au sens figuré, avec la présence d’une flottille de guerre venue du monde entier pour chasser les pirates somaliens: frégates, porte-hélicoptères, avions de patrouille maritime et commandos armés à bord de petits bateaux rapides…
Il y a là pas moins de 26 armées mobilisées pour protéger leurs flottes marchandes. «Djibouti est une ville de garnison, avec des milliers de militaires», commente le Vaudois Eric Favre, 53 ans.
Les Américains sont en train de construire une énorme base, un véritable bunker dans cet emplacement stratégique. Les Français sont également présents dans leur ex-colonie avec leur forces terrestres, maritimes et aériennes – notamment les Mirage 2000, mais aussi la Légion étrangère et ses képis blancs. Si les militaires français sont logés en famille, d’autres officiers et soldats ont troqué leurs casernes au pays, l’espace de trois mois, pour les chambres climatisées du Kempinski.
Le directeur du Djibouti Palace est confronté à de sérieux problèmes d’intendance. Dans ce 5 étoiles construit récemment par l’émir de Dubaï - le cheikh Al-Maktoum est aussi le bâtisseur du nouveau port commercial de Djibouti , une 50ène d’expatriés venus de France, d’Algérie, du Maroc, d’Indonésie, des Philippines ou de Thaïlande, mais aussi de Suisse, règnent sur 250 chambres et suites. Sous leurs ordres, 350 employés djiboutiens, somaliens ou éthiopiens constituent le personnel de base. «Nous sommes confrontés à un réel problème de formation du personnel», avoue le directeur vaudois.
«A Djibouti, l’hôtellerie de luxe manque encore de références. Il y a bien une petite école hôtelière gérée par des Tunisiens, mais elle manque de moyens. Le palace possède aussi sa boîte de nuit pour les militaires en permission et un casino sous-traité à une société turque.
«L’autre problème est la maintenance des installations», À Djibouti, tout est importé et il n’y a pas d’industries ou de fournisseurs. En cas de problème, il faut se fournir à Dubaï et cela peut prendre trois mois. En raison d’une panne de brûleur, l’hôtel n’a pas eu d’eau chaude pendant deux mois, le temps que les pièces arrivent d’Angleterre.
Produits frais importés par camions entiers. Même casse-tête pour l’approvisionnement en produits frais. Rien ne pousse dans les sables de Djibouti et tout doit être importé, Ce n’est pas toujours facile de suivre les standards de qualité de la chaîne, mais c’est un défi permanent», constate Eric Favre.
CONCLUSION : Pour un pays garnison, de 23000 km2 et 800 000 hab, abritant 26 armées venant des 5 continents, Une situation géo-stratégique convoitée par la planète entière, aucune industrie, aucun fournisseur ou tout est importé, aucune gestion responsable, une dictature sans égale et une corruption endémique toléré par cette communauté internationale devant ce petit peuple mourant de faim et de soif est une situation inacceptable et inhumaine.
Lien : http://www.swissinfo.ch/fre/politique_suisse/la_suisse_ailleurs/Djibouti:_un_hotelier_suisse_dans_le_chaudron.html?cid=28258422
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