Dans cette ‘’coopération’’ étrange, la France a également la meilleure défense : Des bases militaires installées en Côte d’Ivoire, au Sénégal, Tchad, Gabon à Djibouti. Une stratégie de défense, qui si j’observe très bien, est une fusion de ces Etats africains, dans la France. Pendant 50 ans de ‘’coopération’’, la France avec cette stratégie militaire, avec cette meilleure défense n’a jamais encaissé, ou perdu. Depuis 50 ans, la France ‘’occupe’’ le sol africain. Mais Paris, n’a jamais converti cette étrange ‘’coopération’’ en un capital-confiance, de véritables aides au développement.
Aucun chef d’Etat français ne pourra tourner la page France-Afrique, où à chaque sommet, Paris ne fait que ruser avec la même dose de discours, à l’évidence d’avoir une place au conseil de sécurité de l’Onu pour l’Afrique. Et, à chaque changement de régime à l’Elysée, qu’il soit de droite, ou de gauche, la France fait croire à l’Afrique que l’aide au développement sera en bonne ligne, si le continent exprime la démocratie de ‘’façon originale’’.
Tout simplement, la démocratie vue de Paris. Et, comme la France connaît le mental politique des chefs d’Etat d’Afrique souvent peu ambitieux pour leurs populations, elle continu de faire croire aux 53 Etats d’Afrique, que ce ne serait pas si mal de faire confiance au concept de la France-Afrique qui les sortira du trou et fera gagner la bataille de l’indépendance économique et politique. C’est pourquoi, j’ai été déçu par l’attitude du chef de l’Etat béninois, Yaï Boni, président en exercice de l’Union Africaine. Yaï Boni a exprimé sa joie, pour l’élection du socialiste français, à l’Elysée. Et, a plaidé pour que François Hollande, chef de l’Etat français, soit le porte-parole des 53 Etats d’Afrique dans les grandes instances internationales. Quels gâchis diplomatiques pour le continent africain ? Un seul Etat, la France, porte-parole de l’Union Africaine, une organisation de 53 États.
Je vais dire au président Yaï Boni, qu’aucun chef d’Etat français, de gauche ou droite aura pour préoccupation une coopération de développement « gagnant-gagnant» avec l’Afrique. Plus sérieusement, la France gauche ou droite à un seul soucis : les chefs d’Etat d’Afrique doivent gérer les intérêts économiques français sur le continent. Qu’on ne s’y trompe pas. Tous les chefs d’Etat français de la 5e République ont joué cette totale pression sur leurs homologues africains dont certains sont ‘’élus’’ par Paris et d’autres par acclamation, au premier tour. Pendant 50 ans de coopération, Paris a prouvé que le concept France-Afrique était la meilleure vertu pour Mobutu Sesse Seko, Omar Bongo, Gnassingbé Eyadema, Félix Houphouët-Boigny. Un collectif impressionnant et décisif en Afrique de l’Ouest pour Georges Pompidou, Giscard d’Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac. Des chefs d’Etat ‘’Faméliques’’, liés à l’Elysée, dans une comédie politique avec l’opinion publique de Kinshasa, Libreville, Lomé, Abidjan pour faire asseoir la France-Afrique qui du coup, s’est muée en un réseau d’influences politico-diplomatiques, économiques et militaires pour la France.
Aujourd’hui, aucun chef d’Etat français ne pourra tourner la page France-Afrique, infiniment profitable à la gestion de la coopération française en Afrique. L’ancien président français, Nicolas Sarkozy en sait les secrets. Et François Hollande, le nouveau locataire de l’Elysée qui sera probablement au prochain sommet de la ‘’francophonie’’, en République, démocratique du Congo, verra la vérité. Et, je suis sûr que François Hollande à son tour, ratissera, puis choisira ses ‘’Jokers’’ France-africains pour surveiller les intérêts économiques français sur le continent. Je suis sûr, que François Hollande prendra goût au concept ‘’France-Afrique’’.
© L'intelligent d'Abidjan : Ben Ismaël
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