Émile CHARTIER dans sa revue ’’Le Culte de la Raison comme fondement de la République’’ disait :
’’Tout gouvernement qui n'est pas la République est exactement représenté par l'image du pasteur et du troupeau. Le pasteur protège ses moutons, il a des chiens pour cela. Mais il tond les moutons. Les moutons vivent non pour eux, mais pour lui. Or on voit bien comment le pasteur reste pasteur de son troupeau : les moutons n'ont ni dents ni griffes. Mais on ne voit pas comment un roi ou un petit nombre de gouvernants peuvent gouverner par la force un peuple d'hommes. Un tel gouvernement est à vrai dire impossible. Pour que les hommes qui le subissent en soient débarrassés, il suffit qu'ils le veuillent ; car, étant le nombre, ils sont la force. Oui, cela est étrange, mais c'est ainsi, aucun despote ne gouverne par la force’’
Ainsi qu’on l’avait pressentit, la brise ou les rumeurs viennent de se concrétiser : Le despote président de Djibouti est sortit en grande pompe, dans sa grande sagesse, donner une leçon à l’humanité sur les fondements de base de la démocratie dont lui seul détient le secret.
Dans un pays, dont il tient les rênes, d’abord sous la tutelle de son oncle puis comme bon héritier de ce dernier, ou les ministres, les députés, les membres de la cour constitutionnelle, les juges, tout cadre de la fonction publique, militaires et policiers sont nommés dans sa grâce; Le 04 Mars 2010 devant ce parterre homogène par leur soumission au pourvoyeur donneur de leçon qui n’ont le choix que de l’applaudir, il a ouvert le congrès de son parti par un discours à son image, sous le TITRE : RÉVISION DE LA CONSTITUTION.
Comme tout être se pensant au dessus des lois, convaincu dans sa déconnection totale de la réalité, la raison et l’humilité, il s’autoproclame sauveur de la nation, nous rappelons à quelques égards le monologue de Louis XIV et ‘’Car il m’aime le peuple’’.
Voici les deux passages les plus déconcertants de cette créature :
Il affirme qu’il n’y a selon lui que 3 choses qui relève de l’impensable dans une République :
- ’De dire que tous ces partis politiques me causent trop de tracasserie, je les dissous et leur substitue un seul grand parti’ : Sa c’est le fond de sa pensée uniforme dans le style, vous êtes avec moi ou contre moi tout en décrivant l’historique de son œuvre politique depuis 32 ans. Il n’a fait que ça et le dernier témoin en date, victime de cette dérision, le parti MRD et son chef exilé en Belgique.
- ‘La deuxième reviendrait à décréter le remplacement de ‘République de Djibouti’ par ‘Émirat de Djibouti’.’ On ne saurait ce qu’il pourrait reprocher dans son cas aux Émirats, très loin d’avoir des États en déchéance avec une population vivant dans la misère totale et 60% des forces vives de la nation au chômage mais quant on fait fi du rationnel, on peut se permettre ces prodigalités avec aisances.
- Enfin, la troisième chose consisterait à affirmer : ‘le territoire national est trop vaste, j’ai décidé d’en céder une partie’. Voila les trois choses que
Le message est clair. Dans un style de langage qui fit certainement honte à son ancien ministre des sports, à part ces 3 impensables; violer une constitution, refuser l’alternance politique et la limitation à deux termes qu’elle impose, ignorer la volonté et la misère du peuple, tuer, torturer, détruire des villages et déporter des innocents afin de semer la terreur, se sont des choses dans ses cordes, dans la normalité de sa gestion de la chose publique et la bonne gouvernance.
Il conclût son discours sur cette brimade digne du personnage : ‘Si vous vous dites chef de parti politique, vous devez combattre avec des moyens politiques. Sinon, vous prenez les armes et on verra ou cela vous mènera »’
En ce qui nous concerne, Collectif de la diaspora Djiboutienne, on pense qu’il est temps de montrer la porte à ce genre de discours humiliant et la condescendance de leur porteur.
Djibouti et son peuple mérite mieux.
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