Depuis 1999, la République de Djibouti est soumise à un régime de décroissance, d’une part, par l’opacité dans la gestion de la chose publique avec toutes les formes d’abus qui en découlent, mais également, du manque de toute ambition du capitaine de navire, qui semble toujours croire qu’il est possible d’avancer aveuglement sans définir le moindre axe.
L'année de sa première élection marquera finalement le début de l’outrance à toutes les échelles de la société par son omniprésence et omnipotence, et fera échouer allégrement toute tentative de développement économique et de progrès social.
Et c’est tout naturellement qu’il s’illustrera par sa « politique du néant» à la hauteur de l’ambition du personnage, c'est-à-dire le « rien absolu ».
Incapable de promouvoir, pour ne citer que celles-la, les activités économiques autour du boom de l’immobilier que nous connaissons depuis des années et encore aujourd’hui, auraient par ailleurs en plus des recettes générées pour l'Etat, permis considérablement le développement d’un secteur privé et de l’artisanat quasi inexistants avec les milliers d’emplois à la clé qu'elles auraient nécessitées.
Paradoxalement, Monsieur Ismaël Omar Guelleh trouvera ingénieux, en plus du « néantisme » par lequel il excelle, d’accompagner ce navire à la dérive dont il est le seul capitaine, avec en premier plan, les matelots des gouvernements successifs composés « d’énuques tribaux alibis » qui lévent le petit doigt pour se soulager, d’épater son égo pour ce qui s'avére de folklorique, loin des attentes des populations, par l'organisation ubuesque de:
- La Journée mondiale de l’aviation civile (une ambition qui n’a pas encore lieu d’être)
- La journée mondiale de lutte contre le sida (les malades ne bénéficient d’aucune prise en charge et les subventions dilapidées et aucun soin dispensé)
- La journée mondiale de lutte contre la pauvreté (la pauvreté n’a jamais été aussi flagrante et touche aujourd’hui, plus de 82% de la population avec une inflation qui ne cesse d’accroitre)
- La journée mondiale contre le tabagisme (un de seul dictateur au monde qui, après avoir autorisé la vente libre des produits impropres à la consommation, intoxique encore ses citoyens par la tolérance du tabac fabriqué avec des produits extrêmement dangereux et qui cause un réel problème de santé publique)
- La journée mondiale de droit de la femme (une initiative imposée par la communauté internationale, si Djibouti voulait continuer à percevoir des aides financières. Cependant, des choses ont évolué certes, mais aujourd’hui cette initiative est devenue une vache à lait plutôt que d'inscrire les actions dans une cohérence plus proche de la réalité en prenant en compte, certaines difficultés majeures, par exemple quand elles se retrouvent en situation de famille monoparentale où elles assument seules des enfants et n'exercent aucune activité salariale)
- La journée mondiale des droits de l'homme (répression, arrestations aribitraires des défenseurs des droits de l'homme, des membres de l'opposition, absence de la presse, liberté d'expression reprimée, des prisonniers torturés sont le quotidien des Djiboutiens dans leur propre pays)
- La journée mondiale contre la tuberculose (c’est l’autre charnier du dictateur. Les djiboutiens sont victimes du laxisme de l’omnipotent qui, avec une grande jouissance, les regarde mourir à petit feu)
- La journée mondiale des droits de l’enfant (cela dépend pour quels enfants. Car plus de 97% des enfants issus de la majorité de la population, reste sans aucun droit, ni à la santé, ni à l’éducation ni à un avenir meilleur)
- La journée mondiale de la vue et de la canne blanche (à Djibouti, avoir un handicape c’est comme une deuxième mort socialement parlant)
- La Journée mondiale du tourisme (un secteur économique indispensable mais relégué à la dernière place et très loin des soucis du Président autoproclamé)
- La Journée internationale de la Douane (un secteur très juteux pour celui qui fait et défait la République)
- La journée mondiale contre l’illettrisme (plus de 68% des jeunes, sortent du primaire et du collège sans savoir malheureusement encore maitriser l’écrit ni le parlé. Ismaël Omar Guelleh est encore dans l’éducation de masse et non dans celle qualitative et personnalisée pour mieux accompagner l’enfant en difficulté scolaire. Les enseignants sans dépourvus des moyens pour dispenser aux jeunes, une meilleure éducation)
Du Hub économique régional qu’il nous a prédit, nous voici dans le « Hub du folklore des journées mondiales» qui fait gausser la région et les Djiboutiens, allant jusqu’à solliciter des cabinets d’experts payés à coup des milliers de dollars, pour trouver l’alchimie de son faux équilibre budgétaire de l’Etat afin de tromper la vigilance des bailleurs de fonds internationaux, et notamment le FMI.
La République de Djibouti est devenu en une décennie, une jungle où s'exerce un libéralisme sauvage, ni foi ni loi où seuls les plus riches accédent au confort, au soin, à l'éducation, à l'emploi, à la formation et au loisir. En somme, à l'existence.
Pourtant, les défis sont nombreux, mais la réalité d’une telle option destructrice qu’il impose au peuple et au pays, est la résultante de sa longivité encore au pouvoir.
Ecraser le développement économique du secteur privé, freiner la création de richesses et surpeupler le secteur public pour maintenir le citoyen dans une situation de dépendance, sont devenus l'arme principale du dictateur, car elle réduit à la fois l’alternative dans l’emploi mais également, l’indépendance et la liberté de l’individu dans la société. C’est ce qui permet l’allégeance obligée au régime.
Pire encore, ce machiavélisme a créé un système de « Waffen-SS » exercé par les cadres supérieurs sur le citoyen-fonctionnaire et a fait du secteur public, le camp de la soumission et du nihilisme à la disposition de notre « Heinrich Himmler » national, pour ces propagandes, comme pour celui d’obliger le gueux de la fonction publique à manifester ou à se rendre aux événements obligatoires du RPP.
Djibouti n’a plus rien d’un pays. Au bout d’une décennie à la tête de l’Etat-entreprise, monsieur Guelleh en a fait un parti du RPP et a confisqué par la même occasion, la constitution, les libertés individuelles et collectives.
Alors, nous lui exprimons avec force, notre impatience de le voir partir quelles que soient les conditions qui l’obligeront à le faire, car le peuple de Djibouti est résolu à prendre enfin son destin en main.
Le Président du MRS
Alexis MOHAMED
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