Le peuple tunisien ne conteste plus simplement l’injustice sociale, mais le pouvoir politique.
A Washington, on constate que « notre agent Ben Ali » ne maitrisait plus rien. Le Conseil de sécurité nationale Jeffrey Feltman (3) et Colin Kahl (4) s’accordent à considérer que le moment était venu de lâcher ce dictateur usé et d’organiser sa succession avant que l’insurrection ne se transforme en authentique révolution, c’est-à-dire en contestation du système.
Il est décidé de mobiliser des médias, en Tunisie et dans le monde, pour circonscrire l’insurrection. On focalisera l’attention des Tunisiens sur les questions sociales, la corruption des Ben Ali, et la censure de la presse. Tout, pourvu qu’on ne débatte pas des raisons qui ont conduit Washington à installer le dictateur, 23 ans plus tôt, et à le protéger tandis qu’il s’accaparait l’économie nationale.
Contrairement à ce qui a été dit par la presse occidentale, l’insurrection n’est pas encore terminée et la Révolution n’a pas encore commencée. Force est de constater que Washington n’a rien canalisé du tout, hormis les journalistes occidentaux. Plus encore aujourd’hui que fin décembre, la situation est hors de contrôle.
Thierry Meyssan, pour le Réseau Voltaire : http://www.mecanopolis.org/?p=21546
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