En guise de contribution au devoir de mémoire pour toutes les victimes du massacre d’Arhiba, le 18 décembre 1991, le PRIDE propose ces documents d’époque tirés du bulletin n° 1 de janvier 1992 publié par le MSVC (Mouvement de soutien aux victimes civiles).
IL EST AUSSI IMPORTANT DE RAPPELER QUE L'ACTUEL DICTATEUR AU POUVOIR À DJIBOUTI, JE NOMME ISMAEL OMAR GUELLEH, ÉTAIT :
- LE CHEF DE CABINET DE SON DÉFUNT ONCLE, PRÉSIDENT À L'ÉPOQUE
- CHEF DE LA SÉCURITÉ NATIONALE DE LA RÉPUBLIQUE
- CHEF DU SERVICE SECRET
- HOMME DE MAIN AUX SALES BOULOTS, DE SON ONCLE PRÉSIDENT
- Le déroulement du massacre ;
- La liste des morts ;
- Le témoignage d’un médecin français.
La constitution d’une commission d’enquête indépendante ET la poursuite en Justice des auteurs et commanditaires des crimes suivants :
- LE MASSACRE D'HARHIBA DU 18 DEC 1991
- LE MASSACRE D'HARHIBA DU 30 NOV 2005
LES CAUSES QUI ONT SERVI DE PRÉTEXTE À CE MASSACRE DU 18 DÉCEMBRE 1991, PAR QUI ET COMMENT FÛT-IL ORGANISÉ (Source djiboutienne avec l'ARDHD)
La guerre entre le FRUD et les troupes gouvernementales éclata le matin du 11 novembre 1991, les forces du FRUD commandées par l’ex sergent-chef Ougoureh Kifleh (passé à la résistance, après avoir été radié de la Gendarmerie) attaquèrent le sud du pays tandis que le commandant Maki attaquait au nord.
En l’espace de quelques heures l’État djiboutien avait perdu le contrôle de 89 % du territoire national. Le gouvernement illégitime de Djibouti fut pris de panique. Et il décida de se venger sur ses propres populations civiles, à titre de représailles.
Le fait déclencheur, se produisit le 16 décembre, quand la 3ème compagnie de parachutistes commandées par l’Adjudant Gamaleh tomba dans une embuscade tendue par le Frud. Cent soldats perdirent la vie et trente-neuf furent fait prisonniers à Assa Gaila.
Fou de rage, Ismail Omar Guelleh demanda alors à Hassan Gouled de se venger sur les Afar civiles d’Arhiba. Il utilisa le prétexte que plusieurs soldats mamasans avaient été tués dans l’embuscade.
Le lieutenant Colonel Zakaria Cheik Imbrahim (qui deviendra plus tard Chef d’Etat-major adjoint) exigeait de son côté que l’Etat djiboutien venge ses frères d’armes tombés dans l’embuscade.
Pour calmer les ardeurs vindicatives des deux hommes (Zakaria et IOG), Hassan Gouled a demandé l’ouverture d’une enquête pour faire toute la lumière sur ces évenements tragiques.
Mais Ismail Omar ne voulait rien entendre. Il s’est « assis » sur le refus d’Hassan Gouled. Seul, il décida lancer la « guerre » contre les Afar d’Arhiba avec la complicité du Lieutenant-Colonel Yacin Yabeh, alors patron de la FNS, du Lieutenant Colonel Zakaria Cheik Ibrahim, chef de corps du C C O, du Commandant de la force navale djiboutienne Elmi Abaneh, du Colonel Hoch Robleh Idleh, patron de la Gendarmerie nationale, d’Hassan Saïd sous-directeur du SDS et adjoint direct pour réaliser les coups tordus, du Capitaine Abdourahman Ali Kahin de la F N S en disgrâce aux yeux de Yacin Yabeh, et du Commandant Mahdi Cheik Moussa, patron de l’Escadron présidentiel.
Cette liste n’est pas exhaustive, mais j’ai essayé de localiser les principaux artisans du crime commis contre les Afar d’Arhiba.
Comme on s’en doute, les officiers Afar de la police, de la Gendarmerie et des forces armées n’avaient pas été consultés avant la mise en œuvre de ce plan diabolique.
Seule la DST française était informée du crime en préparation, via les renseignements récoltés par la sécurité militaire.
Cela explique-t-il, pourquoi les Français étaient prêt à tout filmer à partir d’un hélicoptère. Leur objectif était-il de faire éclater la vérité, le moment venu, sur ce massacre commis le 18 décembre 1991 ?
Ayant appris la chose, Ismail Omar est devenu fou furieux. Il a convoqué l’Ambassadeur de France de l’époque, Claude Soubeste. Ce dernier a occupé la fonction de 1988 à 1992. L’Ambassadeur Claude Soubeste a écouté poliment les injures proférées par IOG et il a transmis son rapport circonstancié et documenté au Quai d’Orsay.
IOG avait compris que les Français venaient de lui jouer un très mauvais tour, en le laissant commettre un crime impardonnable tout en recueillant des preuves incontestables.
Pourtant, le massacre organisé de sang-froid contre des victimes civiles à Arhiba ne calma pas les appétits de vengeance de l’équipe aux commandes dans les différentes unités militaro-policières. Les réglements de comptes continuèrent. C’est pour cette raison que 12 députés Afar démissionnèrent bruyemment. Il s’agit d’Ali Silay Abakarie, Mohamed Dini Farah, Orbisso Gadito, Houssein Barkhat Siraj, Adabo Kako et le célèbre Mohamed Ahmed Issa « Cheiko ». A noter qu’il y avait un gendarme parmi les députés démissionnaires.
Tous remirent leur lettre de démission au premier ministre Barkhat Gourad, qui les a transmises aussitôt à Hassan Gouled.
Il avait conscience que le pays risquait de sombrer dans la guerre civile. Il convoqua un conseil des ministres extraordinaires et il informa les membres sur les évenements tragiques d’Arhiba.
LE MASSACRE D’ARHIBA DU 18 DECEMBRE 1991
ÉVÉNEMENTS DU MASSACRE
6H00 du matin : Le quartier d’Arhiba est totalement investi et encerclé par les forces armées djiboutiennes coalisées dans une action militaire sans précédent à Djibouti-ville, d’environ 400 personnes en armes et équipements de guerre.
Alors que l’essentiel des troupes d’assaut est placé en position de tir dans les tranchées, dans les tanks, sur des jeeps et sur les vedettes, le groupe des policiers Afars sans armes munis des gourdins, est chargé de convaincre leurs frères de sang avec lesquels ils engagent le dialogue. Parallèlement, les « crânes rasés » issus de la mobilisation générale vident tous les civils de leurs cases en cartons et les rassemblent sur le terrain vague.
7H00 : Les premiers lève-tôt d’Arhiba, sortis de chez eux sont aussitôt embarqués dans des camions mis à la disposition des forces de l’ordre par les entrepreneurs privés qui se trouvent alignés au sud du quartier.
Après triage, le groupe ciblé est isolé du reste et une partie est embarquée dans un premier camion.
7h15 : les rafles continuent. Les forces armées tirent de leur huttes, hommes, femmes et enfants, les regroupent par dizaines en les faisant asseoir parterre et une fois le nombre suffisant pour contenir un camion, le chauffeur approche du secteur et l’on embarque tout le monde. La cité étant étendue sur 3 à 4 km, une scène identique à celle ci se déroule à plusieurs endroits, couvrant ainsi, tout Arhiba.
7h30 : Sur un des « points de"rassemblement" d’Arhiba, certaines personnes ne se contentant pas de l’explication facile donnée par les hommes en uniforme selon laquelle il ne s’agirait que d’une simple “vérification d’ identité”, elles voudraient comprendre et demandent des explications.
Ne pouvant supporter plus longtemps cette situation macabre, un policier Afar se détache du rang, dans un dernier élan de solidarité ethnique, déconseille vivement aux futures victimes de se laisser déporter en demandant d’opposer une résistance passive.
Pour son geste, il sera sommairement abattu par ses collègues de la FNS au cours de la fusillade.
Voyant leur plan dévoilé et devant le refus des civils de monter dans le camion, les forces armées s’apprêtent, dès ce moment, à tirer sans sommation sur tout ce qui bouge
Ayant remarqué des mouvements qui contrarient le plan initialement établi, les forces armées qui s’étaient préparées à l‘éventualité d’une réticence de la part des civils, reçoivent l’ordre d’exécuter sur place leur plan : l’acte d’extermination qu’elles devaient accomplir ailleurs. Elles ouvrent le feu sans sommation sur une foule sans défense (femmes, enfants, vieillards) qui tombent comme des mouches, tués à bout portant.
Dès les premières rafales, une panique folle s’empare très logiquement de toute la population d’Arhiba et aux quatre coins de la cité, loin de contenir, les forces de l’ordre tirent à vue. La chasse à l’Afar commence, un déluge de feu s’abat sur les civils, une course poursuite abominable s‘organise. À pied et en véhicule tout terrain, les forces de l’ordre s’en donnent à cœur joie. Un safari humain.
FAITS ELOQUENTS :
Trois policiers, Kalachnikov aux poings, font irruption dans l’Ecole Primaire Public d’Arhiba dont le Directeur est sommé sous la contrainte par un vif et bref échange de propos, de faire sortir ces classes les élèves (probablement pour les exposer au carnage prévu) . Le Directeur de l’Ecole n’a pas manqué, malgré la menace, de leur faire observer qu’il y va de sa responsabilité professionnelle de mettre en sécurité les élèves et qu’il ne peut satisfaire leur dangereuse requête aussi longtemps que les armes ne se seront pas tues à Arhiba.
Pendant ce temps, les deux autres policiers s’introduisent dans les classes où ils n’hésitent pas à tirer plusieurs rafales créant une panique généralisée tant parmi les enseignants que parmi les élèves qui fuient à toutes jambes.
7h45 : Un hélicoptère de l’armée française survole les lieux du massacre, panique cette fois coté tueurs, par la crainte des caméras que les français n’ont certainement pas manqué de sortir pour un tel flagrant délit.
Au premier passage, les tireurs cessent la fusillade, certains ont le ridicule réflexe de se cacher derrière les maisons, mais continuent à pourchasser les rescapés dès que le Puma s’éloigne. Au second passage, les “chasseurs” décident de se retirer et maquillent le chiffre réel du carnage en s’empressant d’entasser dans deux camions un maximum de cadavres.
Combien de morts ?
Impossible à dire avec précision. Les témoins oculaires les plus optimistes chiffrent à 50 cette cargaison funeste. Le convoi se dirige vers la ville, les hommes en uniforme quittent enfin Arhlba.
8H00 : Les habitants d‘Einguela constatent que le terrain vague des Salines qui s’étend au Nord d’Arhiha est lui aussi quadrillé par les hommes de la FNS, à la hauteur du chantier séoudien jusqu’au Théâtre des Salines. Toutes les routes menant à Einguela sont bloquées par les agents de la circulation, ni piétons ni véhicules ne passent. Certains observateurs constatent qu’un long convoi de véhicules militaires assurent l’encadrement, se dirigent vers le secteur bouclé.
BILAN DU MASSACRE D ‘ARHIBA (DJIBOUTI)
33 corps abandonnés sur le terrain vague,
7 personnes décédées à l’Hôpital Peltier le lendemain des suites de leurs blessures,
7 corps retrouvés le 19 Dec, en mer à marée basse,
12 corps que les forces de l’ordre ont emportés, Soit un total de 59 morts dont 47 ont été enterrés
LISTE DES PERSONNES DISPARUES, LE 18 DEC 1991
1. HAMAD IBRAHIM SAID
2. YASSO KATHE ALI
3. ALI IBRAHIM MOURRA
4. NIBALLEH ADEN MOHAMED
5. DAOUD MOHAMED ALT
6. ABDALLAH HANAD OMAR
7. SAID HAMADOU GAAS
LISTE DES PERSONNES TUÉES LORS DU MASSACRE D ‘ARHIBA
Corps découverts sur place
1. ALI ADAM AHMED
2. AHMED MOUMINE BAGUILA
3. HABILE MOUMINE BAGUÏLA
4. GANIBO IBRAHIM YASSO
5. ALI MOHAMED WEO
6. ADAM DIHIBO MOUSSA
7. MOHAMED ALI OMAR
8. ALI ALELOU ASSOWE
9. BERO DAOUD ANGADE
1O.OMAR MOHANED KABADE
11.ABDALLAH YAYO IBRAHTM
12.HASSAN ALI ABOUBAKER
13.MALIK ALI MAHAMED
14.HASSAN ABDOU ABOUBAKER
15.ALI ABDALLAH GOURATE
16.SABOLI ABDALLAH GAAS
17.ALI KABIR MANDEITOU
18.NOUMANE MOHAMED ABDALLAH
19.ALI SATD MOHAMED
20.MAHAMED MOUSSA WAAYE
21.ALI HOUSSEIN HARSSOU
22.ALI CHEIKO HAMAS
23.ADAM CHEIKO HAMAD
24.MOHAMED ALI HOUSSEIN
25.HASSAN FILADERO HASSAN
26.IDRISS LALE ALI
27.MOHAMED OSMAN IBRO
28.OSMAN MOHANED IBRO
29.SAADA AHMED
3O.ALI ARERO ALI
31.MISERA BOUCHRA CHOUMA
32.SALIHA MOHAMED ALT
33.ALI ADAM ALI
Personnes retrouvées à marée basse
34.HOUSSEIN IBRAHIM MOHAMED
35.KILO YASSIN ALI
36.MAHAMEISSE DINBIHISSE ALI
37.ALI HAMAD DOULA
38.HERE ALI YASSO
39,FOSSEYA MOHAMED OSMAN
40.HASNA SAID MOHAMED
A l’Hôpital Peltier
41 OSMAN YOUSSOUF
42.HASSAN HAMID
43 ABDOULKADER MOHAMED ISSA
44.ARISSO ONDE ARISSO
45.MOHAMED MOUSSA MOHAMED
46,MOHANED ALI AHMED
47.MOHAMED HOUMED MOHAMED
N.B. Les impacts de balles relevés sur les blessés laissent penser qu’il y avait plusieurs groupes de tireurs et nombreuses étaient les personnes en train de fuir lorsqu’elles ont été atteintes par les projectiles.
Ainsi, 50 % des survivants sont atteints au dos, 30% de face e 20 % de côté.
Il a été rapporté, environ 300 blessés dont 70 seulement furent admis à l'Hôpital Peltier, une dizaine à l’Hôpital militaire Français alors que les autres ont été soignés par leurs propres familles de peur de représailles éventuelles.
Mr Bourhan M. Ali (Alias Abou Amin)
Secrétaire Général du PRIDE : PARTI RÉPUBLICAIN pour L'INNOVATION DÉMOCRATIQUE et L'ÉCOLOGIE
Page du PRIDE : http://www.facebook.com/pages/Parti-Republicain-pour-lInnovation-Democratique-et-lEcologie-PRIDE/136038416448038
1 <<< VOS COMMENTAIRES:
UNE PLAIE OUVERTE DEVENANT UNE GANGRÈNE SI, ELLE N'EST POINT TRAITÉE : Quand les âmes de ces morts vont-ils reposer en paix et les familles faire enfin leur deuil ?
Bientôt 19 ans, Justice n'ayant pas été rendue à ce jour AUX VICTIMES DE 1991 COMME CEUX DE 2005 ET TOUS LES AUTRES TOMBÉES SOUS LES ORDRES DU BOKASSA DE DJIBOUTI et constatant aux files des ans, cette commémoration virer vers une célébration traditionnelle ordinaire, les âmes de ces victimes errent encore sans fin parmi nous, leurs plaintes provenant du fond des abîmes, supplient et interpellent les consciences et la justice des hommes à agir, afin de reposer en paix en attendant la justice divine.
Le COMMANDITAIRE en CHEF de ses MASSACRES est depuis connu par tous, ayant accédé au pouvoir par défaut, voila 12 ans, foule les tapis rouge dans un déni total, une impunité et une condescendance encore jamais égalées par ses paires, NOUS CITONS À LA BARRE Mr ISMAEL OMAR GUELLEH.
Cet homme était à l'époque celui qui, question sécurité à Djibouti, autorisait, supervisait et coordonnait tout avec ces hommes de mains dont l'actuelle Chef de la Sécurité Nationale Hassan Said et le défunt Général de la Force de Police, en tant que :
-- Chef de Cabinet et dauphin de son oncle président
-- Chef de la Sécurité Nationale de la République
-- Chef du Service secret de Djibouti (SDS)
-- Homme de main pour les sales boulots, du Tonton président
Et qui sont les responsables de ce malaise, 19 ans plus tard ???
Les responsabilités sont partagées certes et il reviendra un jour à la justice de les départager, DU COMMANDITAIRE AUX EXÉCUTANTS COMME LES COLLABOS ET LES COMPLICES, DES COMMUNAUTÉS CONCERNÉES, mais la principale, du moins morale revient à ceux qui affirmaient et prétendent toujours représenter le peuple, sans assumer les RESPONSABILITÉS et les DEVOIRS de la fonction, NOUS CITONS À LA BARRE TOUS LES LEADERS DE L'OPPOSITION DJIBOUTIENNE.
Quelle crédibilité ou confiance ces leaders de la dite opposition peuvent-ils encore souhaiter à ce jour, de la part d'un peuple, quand ils n'ont guère, ne serait ce que sur cette évidence, un temps soit peu, su s'entendre afin de déposer une requête commune au prêt des instances internationales pour que cet homme de la trempe de Bokassa, qui se fait rouler le tapis rouge sous leur nez sans être le moindrement inquiété, réponde de ses actes, quand d’autres, comme Omar Al Bashir pense à deux fois avant de mettre le pied dehors ???
Sachant leur insignifiance sur tous les plans avec pour seule arme le boycotte d'élection, comment ces hommes peuvent-ils se regarder dans un miroir et oser parler au nom des victimes, prétendre nous représenter ou encore s'imaginer un instant qu'on puisse innocenter la complicité du silence ???
À MOINS QU'ILS AIENT PENSÉ VOIR UN JOUR BOKOSSA SE LIVRER DE SON PROPRE CHEF AU CPI, DANS CE CAS ON POURRAIT PEUT ÊTRE PARDONNER À LA NATURE DE NOUS AVOIR AFFUBLÉ DE CES TALENTS.
Mr Bourhan M. Ali (Alias Abou Amin)
Secrétaire Général du PRIDE : PARTI RÉPUBLICAIN pour L'INNOVATION DÉMOCRATIQUE et L'ÉCOLOGIE
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