Il y a ces donneurs de leçons d’USN qui dénoncent la corruption dans le pays, le chômage endémique, le manque d’infrastructure, l’insalubrité, la pauvreté. .
Il y a du bruit, de l’écho, trop d’échos qui empêchent le vrai peuple de s’exprimer.
Où sont les représentants du peuple? Où sont ces élus du peuple parce qu’une démocratie si elle devrait venir doit venir des représentants de ce peuple.
Le syndicat des étudiants djiboutiens boursiers? Ceux que l’État a envoyé à l’extérieur qui sont oublié trop souvent qui doivent se serrer les coudes parce qu’on a simplement oublié de leur envoyer leur bourse ce mois-ci? Il n’y en a pas!
Et celle des étudiants de l’université de Djibouti? Je ne crois pas qu’il y en a non plus!
Où est le syndicat des professeurs pour exiger une réforme de l’enseignement?
Où est le syndicat des travailleurs du Port? Ceux là même qui ont été injustement remplacé par Abdourahman Borreh par des asiatiques parce qu’ils ne travaillaient pas assez.
Où est le syndicat du patronat djiboutiens? Ces entreprises citoyennes privées qui mettent la clé sous la porte justement parce qu’ils ne font plus de profit à force de payer des pots-de-vin à l’État. On va prendre l’exemple concret du Cinéma Odéon qui a mis la clé sous la porte après avoir diffusé Black Hawk Down et dont l’État a exigé la remise de la moitié de ses bénéfices.
On se plaint souvent qu’il n’y a pas de cinéma à Djibouti. A-t-on jamais cherché pourquoi? Je ne crois pas. Et pourtant, il y a tant d’autres.
Je ne mentionne pas aussi ces mêmes entreprises citoyennes qui doivent s’effacer au profit de compagnies étrangères quand ce n’est pas face au monopole de l’État et sa concurrence déloyale.
Où est le syndicat des commerçantes djiboutiennes? Ces femmes courageuses souvent monoparentales qui quittent leurs foyers pour ramener elles-mêmes leur pain quotidien. Celles qui bravent leurs conditions d’analphabètes pour faire du commerce. Celles qui s’embarquent dans des boutres yéménites dont on ignore tout de la sécurité? Qui s’occupe de leur sécurité? Qui parle à leur nom? Personne.
Et, encore une fois sur le sol djiboutien, quand elles doivent reverser la moitié de leurs gains aux fonctionnaires corrompus de l’État. Qui parle à leur nom pour dénoncer la corruption? Personne.
Où est le syndicat des mères de soldats djiboutiens? Celles qui doivent demander pourquoi nos fils ont été envoyés en Somalie! Je ne crois pas qu’il y en a.
Qui représente la jeunesse? Celle qui doit négocier plus de terrain de sport, plus d’espace récréatif, plus de bibliothèques nationales, une bourse équitable etc…
Qui est là pour participer au processus décisionnel de notre politique intérieur et extérieur? Nos frontières sont une passoire. Les drones américains s’écrasent dans notre pays parfois même dans notre aéroport. Qui est là pour dire qu’ils ne devraient pas décoller d’un aéroport civil ou même parler des risques de collision avec un avion commercial? Ou tout simplement pour remettre en question leurs présences.
Toutes ces bases militaires, toutes ces hordes de soldats célibataires avec leurs monnaies étrangères qu’ils font miroités devant nos jeunes filles. Qui parlent des vrais problèmes de notre société? Qui parle de la prostitution? Qui parle du Sida? Est-ce l’USN? Est-ce l’UMP?
Cela devrait être les journaux citoyens indépendants. Hélas, on n’en a pas!
Qui nous représente? Nous, peuple djiboutien? Qui parle à notre nom pour négocier des taxes qu’on paye? Qui est là pour veiller à nos intérêts? Pour savoir si nos taxes sont bien investies?
Ce sont des élections législatives. Veut-on désigner le monde d’USN comme nos représentants? Savent-ils même de quoi ils parlent? Qu’es-ce qu’ils apportent de plus en tant qu’opposition? Parce que finalement de l’opposition, on ne prend que ce qui est utile à l’État et au peuple. Ce qui nous fera avancer.
Il est clair qu’il y a besoin de faire un changement chez nous. Mais il ne faut pas troquer de la médiocrité pour une autre médiocrité.
On devrait commencer à s’y mettre pour éduquer notre population sur leurs droits mais aussi leurs devoirs. Une démocratie ne sort pas de la terre. Il faut la construire progressivement. Et on devrait s’y mettre dès maintenant. En développant une vraie société civile.
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